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Point de presse de Mme Lise Thériault, porte-parole de l’opposition officielle pour la protection des consommateurs

Version finale

Friday, November 1, 2019, 12 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures treize minutes)

Mme Thériault : Bonjour, tout le monde. Évidemment, je sors d'une interpellation avec la ministre de la Justice, on vient de passer deux heures à parler de la protection des consommateurs. Au même moment, Desjardins annonçait que ce n'étaient pas 2,9 millions de membres qui étaient touchés mais plutôt 4,2 millions, donc c'est un Québécois sur deux. J'ai profité de l'occasion pour demander à la ministre à quand on aura quelque chose qui va véritablement protéger les données des milliers... millions de Québécois qui sont touchés.

Au-delà de ce qui se passe présentement chez Desjardins, je peux vous dire que les membres de l'opposition officielle, avec les autres oppositions, on avait fait front commun, voilà quatre mois, on a demandé à avoir une commission qui se réunit, la Commission des finances publiques, pour pouvoir faire le tour de la question, entendre des experts. Et le gouvernement a dit non. On vient de perdre quatre mois, on n'a toujours pas de projet de loi. Quand on se rend compte que c'est plus de 4 millions de Québécois qui sont touchés, c'est inquiétant. Ça m'inquiète. Moi, je suis une membre Desjardins, mais, d'abord et avant tout, je pense aussi à nos jeunes. On vient de parler des jeunes, avec le surendettement; on fait quoi quand on se fait voler son identité? Il y a de quoi à se poser des questions très sérieuses et être très inquiet.

Je ne suis pas alarmiste, de manière générale, vous le savez. Par contre, il y a un questionnement qui est profond sur comment on fait pour protéger nos données personnelles. Puis, au-delà de Desjardins, ça peut susciter d'autres questions, au fait que, bon, il y a plus de gens qui sont touchés que ce qu'on croyait au départ. Est-ce que c'est le même cas chez Capital One? Est-ce que ceux qui détenaient déjà des cartes de crédit, qui n'en ont plus, c'est la même chose? Est-ce qu'on peut trouver ça ailleurs également? Le «dark Web», nos données vont se ramasser là. C'est très inquiétant.

Donc, évidemment, nous demandons... la demande est déjà partie, on a demandé au gouvernement que les membres de la Commission des finances publiques se réunissent pour pouvoir se pencher sur la question, tel qu'on le réclame depuis maintenant quatre mois.

La Modératrice : On va aller aux questions. Est-ce qu'il y a des questions?

Mme Gamache (Valérie) : Avez-vous l'impression que le consommateur est abandonné actuellement par le gouvernement Legault?

Mme Thériault : Bien, c'est sûr que de se faire dire : Bon, on a un projet de loi qui s'en vient, ce n'est pas grave, moi, ça m'inquiète, là. Honnêtement, je pense que c'est voilà quatre mois qu'il aurait fallu qu'on réagisse puis qu'on ouvre le questionnement au-delà de Desjardins. Et c'est ce que les membres de la commission veulent faire. C'est ce que nous, on a demandé. Parce que nos données, on les donne tout partout. On achète une voiture, on donne nos données; on va chercher une hypothèque, on donne nos données; on veut acheter des meubles dans un grand magasin ou de l'électronique, nos données sont là; on fait des transactions Internet avec nos cartes de crédit, nos données sont là, encore une fois. Donc, il faut qu'il y ait un questionnement beaucoup plus large qu'au-delà de Desjardins. Oui, Desjardins, c'est gros, parce que c'est un Québécois sur deux qui est touché. C'est plus profond que qu'est-ce qu'on pensait. Mais on ne sait absolument pas quelles sont les protections pour les consommateurs, outre que ce que Desjardins a mis sur la table.

M. Robitaille (Antoine) : Est-ce qu'on aurait besoin d'une entreprise ou une société d'État de type Données Québec?

Mme Thériault : Bien, ça fait partie du questionnement. Honnêtement, ça fait partie du questionnement. Je pense qu'on fait l'économie du débat, mais c'est ça qui est malheureux. Le gouvernement aurait dû accepter de regarder la question pour qu'on puisse mettre ce questionnement au cœur. Est-ce que ça prend quelqu'un pour pouvoir voir si nos données sont bien protégées, comme on a des protecteurs de l'élève, des protecteurs du citoyen? On vit à l'ère où nos données sont tout partout; peut-être qu'on est rendus là. Mais on n'a pas eu la possibilité de faire le débat correctement, puis je pense que c'est à la Commission des finances publiques, c'est un très bel endroit pour poser la question.

Journaliste : C'est toujours pertinent d'entendre Revenu Québec?

Mme Thériault : Bien oui, absolument, parce que Revenu Québec a aussi nos données. On ne peut pas prendre ça de manière isolée. On a la régie de l'assurance médicaments du Québec qui a nos données, l'assurance... de l'automobile a aussi nos données, la SAAQ a nos données, avec nos cartes. Ça fait que, oui, il y a des composantes gouvernementales, y compris Revenu Québec, pour s'assurer qu'on a les bons pare-feu, qu'on a les bonnes protections, qu'on ait les bons protocoles.

Normalement, tu n'es pas supposé d'avoir accès à des dossiers. C'est dangereux, c'est vraiment dangereux. Imaginez si le crime organisé va s'infiltrer pour aller chercher les dossiers de certaines personnes puis les faire chanter. C'est dangereux. Si les protocoles ne sont pas bons, il faut les revoir. Mais il faut poser les questions, puis le gouvernement refuse d'écouter l'opposition.

Mme Crête (Mylène) : Seriez-vous prêts à faire d'autres compromis sur la liste des organismes et des gens que vous vouliez entendre dans cette commission?

Mme Thériault : Bien, moi, je pense qu'il faut garder toutes les options sur la table. Encore faut-il pouvoir discuter avec le gouvernement, alors que le gouvernement dit non. C'est au-delà des gens qu'il y avait sur la liste. Clairement, le député de Saint-Jérôme a dit qu'il n'était pas question d'entendre les organismes gouvernementaux parce qu'il ne voulait pas embarrasser le gouvernement. Bien, je m'excuse, mais le gouvernement a aussi nos données. Il fait partie de la grande donnée, de la grande équation. On ne peut pas juste dire : On va regarder ce qui s'appelle les entreprises Desjardins et compagnie, Equifax, et tout ce que vous voulez, sans regarder les données que possède le gouvernement.

Présentement, on nous dit qu'il y a trois ministres qui travaillent sur ces dossiers. Bien, peut-être qu'il faudrait qu'ils travaillent tous ensemble, plutôt que de travailler séparément à faire des projets de loi. Mais qu'on se pose les bonnes questions.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Éric Girard doit réagir cet après-midi, là, à 14 h 30. S'il ne consent pas à accepter le mandat d'initiative, est-il irresponsable?

Mme Thériault : Bien, moi, je vous dirais que... Est-ce qu'il est irresponsable? Je pense que la population va juger que le gouvernement ne va pas assez loin. Puis c'est comme ça qu'il faut regarder. La population, elle est inquiète. Je suis inquiète. Je ne suis pas alarmiste, je suis inquiète. Moi, je suis peut-être au-delà du citoyen normal, là, j'ai plus, je dirais, d'outils pour pouvoir me défendre, j'ai déjà ma protection, Equifax est activé, etc., si j'ai un problème, je vais prendre mon téléphone puis je vais appeler. Mais savez-vous qu'il y a beaucoup de gens qui ne sont même pas conscients présentement que leurs données ont été distribuées?

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que le Commissaire à l'information, il a un rôle à jouer dans tout ce débat-là, selon vous?

Mme Thériault : Est-ce que c'est lui, est-ce que c'est quelqu'un d'autre? Je ne le sais pas. Mais, chose certaine, il faut faire le débat pour trouver la bonne personne qui va être placée au coeur de la protection des données des Québécois.

M. Robillard (Alexandre) : Mais pourquoi ça ne pourrait pas être lui?

Mme Thériault : Ça pourrait être lui. Moi, je ne veux pas cantonner dans un rôle. Je me dis : Bien, oui, tu as nos informations, nos données personnelles, mais tu as aussi toutes les transactions commerciales qu'un citoyen normal peut faire avec une institution financière, ou autre, ou une entreprise, par rapport aux données qu'on donne, et encore tout ce qui se passe par Internet, les transactions faites... électroniques. C'est toutes des coordonnées que les gens ont.

M. Robillard (Alexandre) : Parce qu'il y a déjà un volet de son mandat qui touche, quand même, les données qui sont entre les mains des organismes publics. Est-ce que ça devrait être étendu?

Mme Thériault : Peut-être. Peut-être. Nous, on est ouverts à regarder toutes les idées qui vont faire en sorte qu'on protège les citoyens, puis que leurs données soient protégées, puis qu'on ait les bons mécanismes de protection. Présentement, on n'a pas d'écoute, c'est zéro, du gouvernement. C'est ça qui est dommage. On a perdu quatre mois — quatre mois. On aurait pu avancer, on aurait pu déjà avoir un projet de loi, là, avec quelque chose de probant. On ne l'a pas.

Journaliste : Est-ce que c'est de la négligence? Seriez-vous prête à dire ça?

Mme Thériault : De l'entêtement, peut-être? Je dirais plus ça, de l'entêtement à dire non à l'opposition. Parce qu'ils n'ont pas compris qu'on est en mode solution puis que, nous, la seule chose qu'on regarde, ce n'est pas qui a tort, qui a raison, c'est comment on peut protéger les Québécois, comment leurs données peuvent être protégées, quoi faire si jamais tu te fais voler tes données. Les questions sont toutes là, sont tout entières, puis je pense qu'on va continuer d'en parler encore bien longtemps, malheureusement. J'espère que le gouvernement va accéder aux demandes du Parti libéral du Québec.

La Modératrice : Merci.

Mme Thériault : Merci.

(Fin à 12 h 21)

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