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Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de sécurité publique

Version finale

Tuesday, October 8, 2019, 16 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures)

M. Leduc : Bonjour. Alors, aujourd'hui, j'aimerais réagir à deux choses. La première, le vote qu'on vient de tenir sur le nouveau commissaire à la lutte à la corruption, M. Gaudreau, et les événements qui se sont passés ce matin au pont Jacques-Cartier.

Alors, tout d'abord, sur la question de l'UPAC, je veux réitérer la position de Québec solidaire, qui n'a jamais été barrée, en quelque sorte, sur l'idée que ce soit un civil ou rien. On a toujours dit qu'on avait un préjugé favorable pour une personne qui venait de la filière civile, mais ça n'a jamais été un sine qua non. On a toujours voulu donner la chance au coureur, rencontrer la personne qui allait être dans la liste courte suggérée par le comité de sélection et le choix du gouvernement qui allait nous être présenté. Alors, c'est ce qu'on a fait, de bonne foi. Et moi, ce que j'avais dit en tout début de processus, c'est que j'avais besoin de deux feux verts pour procéder à une recommandation favorable à mon caucus. Un premier feu vert sur M. Gaudreau, en soi : Est-ce qu'il allait bien répondre aux questions? Est-ce qu'il avait une vision intéressante pour la suite des choses à l'UPAC? Donc, ça, j'ai eu l'occasion de le faire avec la rencontre qu'on a eue il y a quelques jours, quelques semaines.

Mais le deuxième feu vert, qui était tout aussi important, devait venir de Mme Guilbault, qui devait me convaincre que la personne qu'elle nous présentait était en effet la meilleure personne de la liste courte. Et ça a été un travail assez ardu. Ça n'a pas été un processus assez simple avec Mme Guilbault là-dessus parce qu'au début on n'avait absolument aucune information. Elle ne voulait rien nous dire. Elle nous proposait même de se fier à la bonne parole du gouvernement, à savoir si c'était la meilleure personne au sein de la liste. Ce processus-là a été un peu improvisé. On a reçu le nom de M. Gaudreau dans une feuille, comme ça, pas cachetée, pas d'entente de confidentialité, rien. Donc, moi, j'ai fait des suggestions à Mme Guilbault pour la procédure, pour qu'on ait des ententes de confidentialité, qu'on ait clairement d'avance le nombre de temps qu'on aurait pour questionner la personne, si on aurait accès à des informations — qui était sur le comité de sélection, combien de candidatures ils avaient reçues, etc. — mais surtout je voulais qu'elle accepte le fait qu'elle devait me convaincre que c'était la meilleure personne sur sa liste courte et que, pour ce faire, elle devait me donner minimalement quelques éléments de circonstance, quelques éléments de C.V. des autres personnes qui allaient être sur cette liste courte pour faire une comparaison minimale entre le choix du gouvernement et les autres personnes qui étaient sur la liste courte. Donc, heureusement, elle a entendu raison. Je me réjouis de ce changement de cap par rapport à la gestion du processus de Mme Guilbault.

Alors, c'est un peu le travail des parlementaires de faire des suggestions, et tant mieux si elle a pu fonctionner cette fois-ci. J'espère que ce sera plus facile encore si jamais il faut choisir un nouveau commissaire à la SQ dans les prochains mois, et qu'on n'aura pas à répéter cette espèce de pression là qu'on a dû lui faire en coulisse pour pouvoir avoir un peu plus d'information, être capable de faire un choix éclairé. Et donc à la lumière de ces deux feux verts, j'ai fait la recommandation à mon caucus d'approuver le... de se rallier, en fait, au choix gouvernemental, ce qui a été fait aujourd'hui.

Maintenant, sur l'autre sujet, j'ai vu, comme tout le monde aujourd'hui dans les nouvelles, ce qui s'est passé ce matin au pont Jacques-Cartier, et, d'emblée, je veux préciser qu'une des personnes... ou, du moins, je n'ai pas la certification à 100 %, mais tout semble indiquer qu'une des personnes qui a été arrêtée est une amie à moi, une bonne amie à moi, qui s'appelle Chantale, qui est impliquée à Québec solidaire, qui a été impliquée avec moi depuis plusieurs années dans Hochelaga-Maisonneuve, qui a été très impliquée dans mon élection l'an dernier. Elle avait un rôle à temps plein dans le comité électoral dans Hochelaga-Maisonneuve.

Je n'étais pas du tout au courant que c'était prévu aujourd'hui, cette action-là. Je l'ai appris comme tout le monde dans les médias quand ça a commencé à sortir. J'ai appris, donc, que c'était elle aussi qui était là avec son vidéo. Ce n'est pas quelque chose qui a été fait dans le cadre de son implication à Québec solidaire. Ce n'est pas quelque chose qui est approuvé par Québec solidaire. Moi, je le dis d'emblée aujourd'hui, mon lien avec madame... avec Chantale, qui est mon amie... parce que je pense que je suis apte à répondre à vos questions, si vous en avez par rapport à ça, et puis que ça ne change rien, en fait, à la position que Manon a donnée ce matin, à savoir que, pour nous, on ne fait pas la promotion de la désobéissance civile. Cependant, ça peut être certainement comme incommodant dans des situations, mais ce n'est pas un crime.

Et, nous, on a deux critères essentiels, à savoir si on va commencer à condamner un geste de désobéissance civile, c'est : Est-ce qu'il y a eu de la violence? Est-ce qu'il y a des gens qui ont atteints dans leur intégrité... physique, pardon? Et, ensuite, est-ce qu'il y a eu du grabuge? Est-ce qu'il y a eu du vandalisme? Est-ce qu'on a porté atteinte à l'infrastructure publique, par exemple? Alors, en l'absence de ces deux critères-là, nous, on ne voit pas d'injonction à condamner un geste de désobéissance civile en ce sens. Alors, ce n'est pas quelque chose que Québec solidaire va organiser dans le futur, ni sur ces bases, ni sur d'autres.

Et puis, bien, nous, on pense que le vrai danger en fait c'est l'inaction du gouvernement par rapport aux changements climatiques. C'est quelque chose qui devient de plus en plus risible. On a vu les déclarations du ministre de l'Environnement sur le fait qu'il n'avait pas besoin d'études pour constater que le troisième lien est un projet vert. On a vu le ministre des Forêts dire qu'on pouvait couper des arbres et que ça allait aider l'environnement. Donc, on commence à entrer dans une étrange phase où il y a un déni de réalité, et c'est là-dessus qu'on va se concentrer pour la suite. Voilà.

M. Laforest (Alain) : Donc, vous cautionnez ce que votre amie a fait.

M. Leduc : Pas du tout. Nous, on a décidé de ne pas faire des organisations, sur notre base, de désobéissance civile. Ce n'est pas la façon qu'on a de procéder. Ce n'est pas la façon qu'on a, à Québec solidaire, de faire notre action politique. Vous avez vu, cette semaine, par exemple, qu'on a commencé à faire des envois massifs de courriels. On avait organisé un gros contingent à la manifestation. Donc, vous ne verrez pas des actions de désobéissance civile organisées avec le logo de Québec solidaire ou avec l'imprimatur de Québec solidaire. Ça, c'est sûr que non. Mais je ne commencerai pas aujourd'hui à commencer à faire des dénonciations à gauche ou à droite. Ça ne sera probablement pas le seul geste de désobéissance civile dans les prochaines années, là. On peut imaginer qu'il y en aura peut-être d'autres. Nous, en tout cas, j'espère qu'on ne sera pas comme obligés à commenter à chaque fois si on dénonce ou pas.

Nous, on a deux critères très objectifs pour savoir si c'est quelque chose qui doit être dénoncé ou pas, c'est : Est-ce qu'il y a eu de la violence sur la personne, sur l'intégrité physique d'une personne? Est-ce qu'il y a eu une intégrité physique à la structure? Est-ce qu'on a fait du grabuge? Est-ce qu'on a fait du vandalisme? Visiblement, en tout cas, à moins qu'on me montre des preuves contraires, mais visiblement, de ce que j'ai compris, ce n'est pas, ni l'un ni l'autre, le cas ce matin.

Est-ce que ça a été incommodant? Bien sûr. Moi-même, d'ailleurs, j'avais à quitter l'île de Montréal aujourd'hui en voiture avec ma conjointe puis ma petite. On a dû changer de trajet avec cet événement-là. Donc, oui, moi, je sympathise avec les gens qui ont été incommodés par ça. C'est certainement le cas, c'est certainement incommodant.

Ce qui m'incommode aussi, puis ce que je trouve dangereux, c'est l'inaction gouvernementale par rapport aux changements climatiques. C'est la climatopassivité du gouvernement Legault, les déclarations de plus en plus surprenantes de ses différents ministres impliqués dans le dossier environnemental. Donc, moi, c'est quelque chose que je vais continuer à dénoncer du point de vue du gouvernement.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que ce que votre... une de vos militantes et amie, vous l'avez dit, Chantal, est de nature à aider Québec solidaire avec ce genre d'action?

M. Leduc : Bien, ça sera à eux ou à elles de répondre à cette question-là sur les motifs qui les animent, sur leur... sur la complémentarité des choses.

M. Laforest (Alain) : Non, la question, ce n'est pas... Vous, est-ce que vous trouvez que ça vous aide? Est-ce que ça aide votre cause? Est-ce que ça aide votre parti, ce genre de geste là?

M. Leduc : Ce n'est pas quelque chose qui a été fait dans le cadre de Québec solidaire. Donc...

M. Laforest (Alain) : Je sais, mais c'est une de vos militantes et c'est quelqu'un qui a... c'est une amie et vous le reconnaissez. C'est bien que vous le fassiez, là, mais je vous dis : Est-ce que c'est de nature à aider Québec solidaire, ce genre d'action là, vous qui dénoncez l'urgence climatique et l'inaction climatique?

M. Leduc : Comme je vous dis, ce n'est pas quelque chose qu'on a organisé, ce n'est pas quelque chose qu'on a souhaité. Donc, nous, on veut surtout se concentrer sur notre action dans le cadre de l'Ultimatum 2020, l'action parlementaire, l'action militante, la grande manifestation qu'il y a eu vendredi dernier. C'est les moyens d'action qu'on privilégie. C'est ça qui... qu'on pense qui fait avancer le plus la cause.

Maintenant, il y a d'autres choses qui vont se produire, puis ça sera aux historiens ou aux analystes, dans plusieurs années, à décider et à analyser qu'est-ce qui aura été les principales choses qui auront fait avancer le mouvement ou pas. Je me serais bien... Je serais bien mal placé aujourd'hui, les deux pieds dans l'actualité, pour dire qu'est-ce qui va aider ou pas à l'idée de l'histoire de tout ça.

M. Laforest (Alain) : Bon, revenons sur l'UPAC. Une question. À partir d'aujourd'hui, c'est quoi vos attentes par rapport à cette organisation-là, maintenant que vous avez cautionné Frédérick Gaudreau ? C'est livrer ou autre chose?

M. Leduc : Je n'ai pas compris.

M. Laforest (Alain) : C'est livrer ou...

M. Leduc : Oui. Alors, ce n'est pas un chèque en blanc, hein, vous vous en doutez bien. Moi, ce qui m'a rassuré dans la discussion qu'on a eue avec M. Gaudreau, c'était son approche assez, je dirais, réaliste de la situation. Il ne se cachait pas les yeux pour dire que tout allait bien au sein de cette organisation-là, au contraire, il reconnaissait qu'il y avait des gros défis.

Mais donc ce qui m'a convaincu, en quelque sorte, ce qui m'a rassuré, c'est vraiment son analyse par rapport au rapport Corbo, vous savez, le comité de suivi sur la gouvernance, entre autres de l'UPAC, qui fait plusieurs constats assez clairs, notamment sur la formation, notamment sur la place des civils, notamment sur le taux de roulement inquiétant au sein de l'UPAC. Il fait une série de recommandations. Alors, M. Gaudreau avait beaucoup de respect pour ce rapport-là, voulait s'en servir comme levier pour amener l'organisation ailleurs. Ça, c'est des choses qui nous ont rassurés. Et puis ce comité de suivi là doit faire rapport sur une base annuelle. Alors, l'année prochaine, en juin logiquement, on aurait déjà un état d'esprit... un rapport d'étape d'où on est rendus par rapport au suivi de ce dossier-là. Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 10)

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