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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, October 8, 2019, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures treize minutes)

M. Bérubé : Alors, bonjour. Dernière semaine avant la première pause de cette session parlementaire. D'entrée de jeu, je veux vous parler d'une motion qu'on va déposer aujourd'hui, qui parle de langue. Alors, ça se lit comme suit :

«Que l'Assemblée nationale affirme que la promotion et la protection de la langue française passe par des modifications aux dispositions de la Charte de la langue française et ainsi qu'elle exhorte le gouvernement à déposer un projet de loi en ce sens.»

Donc, suite à la volonté affirmée du gouvernement de poser des gestes en matière linguistique, on l'encourage à déposer une loi et à modifier la Charte de la langue française. Il nous apparaît que c'est ce qu'il y a de plus concret et prioritaire pour améliorer la promotion et la protection de la langue.

Sinon, quelques mots sur le débat. Moi, j'ai bien apprécié le débat. Je l'ai écouté en anglais et il y a des éléments qui sont fort instructifs. D'abord, M. Trudeau, il est très clair qu'il ne nous le dira pas pendant la campagne, mais il entend contester la loi n° 21. M. Singh dit des choses différemment en anglais. M. Scheer, même chose aussi. Donc, une seule formation politique qui défend le projet de loi sur la laïcité, la loi sur la laïcité. Alors, je vais me rappeler ça : le 21, on protège la loi n° 21, et c'est facile à retenir, et le 21 octobre, ça sera l'occasion de défendre la loi n° 21, et moi, j'invite toutes les personnes qui croient à cette loi, qui la croient essentielle, légitime, utile, de voter en conséquence. Voilà.

Le Modérateur : M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. Juste une précision, là. Voter en conséquence, ça veut dire quoi? Ça veut dire voter Bloc?

M. Bérubé : Oui, pour toutes les personnes pour qui c'est important, cette loi, bien, il faut voter pour un parti qui va la défendre, c'est le Bloc québécois. Alors, le 21, on défend la 21.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous croyez que c'est de nature à aider l'urgence environnementale de bloquer le pont Jacques-Cartier?

M. Bérubé : Je condamne sans nuance ce qui s'est passé aujourd'hui. C'est des méfaits. Ces gens-là ont choisi un mode de manifestation radical qui n'est pas dans les moeurs au Québec, qui n'est pas acceptable, qui a fait en sorte que le pont Jacques-Cartier a été fermé. Alors, j'imagine que toutes les formations politiques vont dénoncer. Et j'ai appris ce matin qu'un porte-parole de Québec solidaire dans Jean-Talon, lui, applaudissait cela. Je pense qu'il mériterait d'être ramené à l'ordre par une des cochefs ou le cochef.

M. Laforest (Alain) : Mme Massé n'a pas condamné le geste, là. Elle vient de le faire.

M. Bérubé : Elle a condamné le geste?

M. Lafortune (Alain) : Non, elle ne l'a pas condamné.

M. Bérubé : Bon, alors, bien, je vous ajoute que le porte-parole dans Jean-Talon, M. Provost, lui, a applaudi ce qui s'est passé ce matin.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous pensez de l'idée du gouvernement de ne plus imposer le temps supplémentaire?

M. Bérubé : Bon, alors, ce n'est pas simple. D'abord, je reconnais l'intention qui est bonne, notamment chez les préposés aux bénéficiaires. On est sensibles à ça, mais nous, on plaide pour l'équité dans les trois secteurs qui ont été identifiés. Si vous utilisez un crayon pour travailler, vous êtes éligible. Si vous utilisez un marteau, vous n'êtes pas éligible.

Alors, nous, on demande l'équité pour tout le monde. Si on veut faire en sorte que le temps supplémentaire ne soit pas imposé, on le fait pour tout le monde, on ne le fait pas de façon ciblée, sinon, il y aura de la discrimination. Alors, je vous le dis, là, les gens de la construction, quand ils vont entendre ça, pas sûr qu'ils vont apprécier parce que c'est eux qui le demandent le plus.

Je trouve que ça part d'une bonne intention, mais il y a des effets secondaires à analyser. Pierre-Yves McSween en faisait une bonne analyse ce matin, mais moi, celle que je fais, c'est la discrimination. Alors, vous avez un crayon, ça fonctionne; vous avez un marteau, ça ne fonctionne pas.

M. Larin (Vincent) : Êtes-vous en train de dire que vous souhaitez que les heures supplémentaires ne soient plus imposées?

M. Bérubé : Pour tout le monde.

M. Larin (Vincent) : Pour tout le monde au Québec?

M. Bérubé : Pour tout le monde.

M. Larin (Vincent) : Tous les corps de métier?

M. Bérubé : Bien, si on le fait, on le fait pour tout le monde.

M. Larin (Vincent) : O.K. C'est ce que vous aimeriez qui soit fait.

M. Bérubé : Oui. Puis, si on ne le fait pas, c'est pour tout le monde aussi.

M. Larin (Vincent) : Mais, entre les deux, qu'est-ce que vous aimeriez voir, que ça soit imposé ou pas, dans le contexte de pénurie de main-d'oeuvre?

M. Bérubé : Dans le cas des préposés aux bénéficiaires, est-ce que, par exemple, l'aménagement des horaires, le salaire, ça ne serait pas des enjeux sur lesquels le gouvernement pourrait travailler? D'ailleurs, le premier ministre a déjà évoqué que, dans les négociations avec le secteur public, il envisageait d'avoir une approche différenciée avec les préposés aux bénéficiaires. Lorsqu'il annoncera ses intentions, on pourra se positionner là-dessus, mais disons qu'il y a d'autres moyens. Il y a les conditions de travail, il y a le salarial. Mais, pour ce qui est des heures supplémentaires, il y a énormément de Québécois et de Québécoises qui en font, puis je pense que ça enverrait un mauvais message.

M. Larin (Vincent) : Je peux poser une autre question?

M. Bérubé : Vous étiez bien parti.

M. Larin (Vincent) : Concernant le rapport qui a été déposé hier, là, du SPVM sur les personnes qui sont discriminées, pensez-vous que ce serait important qu'il y ait une instance qui se penche là-dessus plus précisément? Que doivent être les suites de ça?

M. Bérubé : C'est préoccupant. J'ai entendu la mairesse de Montréal indiquer qu'elle ne reconnaissait pas sa ville. Vous savez que maintenant, dans les formations de policiers, il y a toujours, je dirais, une dimension de connaissance de l'autre, de connaissance de la diversité, et les policiers, les nouveaux policiers sont très outillés là-dessus. Est-ce que, par contre, il existe encore des préjugés et il y a des personnes racisées qui sont surreprésentées dans les arrestations ou les interpellations? Certainement, ça a été démontré. Nous, on croit à la science puis on croit aux études. Alors, il y en a eu une, on y croit.

Maintenant, quelles pourraient être les suites? Je pense que la formation pense que les dirigeants du SPVM doivent réunir, à terme, tous les policiers, puis avoir des échanges très francs là-dessus pour ne plus que ça se reproduise, poste par poste.

Le Modérateur : Merci. Mme Gamache.

Mme Gamache (Valérie) : M. Bérubé, cet après-midi, il y aura visiblement un vote sur le futur chef de l'UPAC. À quoi peut-on s'attendre du côté du Parti québécois? Est-ce que vous approuverez la candidature de M. Gaudreau?

M. Bérubé : Alors, comme on s'est entendus, entre les formations politiques, pour préserver le secret de nos délibérations, des échanges qu'on a eus et du vote jusqu'à la fin, je vais m'en tenir à vous dire d'observer le vote qu'on va faire cet après-midi. C'était comme ça que c'était convenu, et nous, on s'en tient à la discrétion qui a été demandée à tout le monde.

Mme Gamache (Valérie) : Et dans le dossier du «Bonjour! Hi!», il y a eu quand même quelques rebondissements au cours de la fin de semaine. Qu'est-ce que vous pensez du fait que le gouvernement a un peu laissé, là, planer ça, laissé ça en plan toute la fin de semaine?

M. Bérubé : Bon, alors, j'ai une révélation à vous faire : Je suis l'auteur de la première motion du «Bonjour! Hi!». C'était mon idée, et ça l'était pour l'autre motion aussi. Mais pourquoi on a fait ça? Pour démontrer que le visage de Montréal et surtout le son qu'on entend lorsqu'on entre dans les entreprises, les places d'affaires, c'était maintenant bilingue. C'est un symptôme. Ce n'est pas la cause. C'était pour le démontrer, puis on a eu un rapport de l'OQLF plus tôt qui disait qu'on est passés de 84 % à 75 % d'accueil sur quelques années.

Quand on a fait ça, le but du Parti québécois, les deux fois, ce n'était pas de légiférer là-dessus. On savait bien que c'était inapplicable, que ce n'était pas là qu'il fallait intervenir, mais là on a été surpris de voir que le ministre, son interprétation, c'est : Il y a deux motions unanimes, donc il faut que je pose des gestes là-dessus. Il y en a, des gestes à poser, on lui en a fait part dès notre caucus. Souvenez-vous, on a tenu un caucus à Valleyfield. Au même moment, le gouvernement décide de faire un point de presse pour parler de la langue, sans échéancier, sans vous dire beaucoup de choses, puis il n'y a rien de prévu pour cet automne, à date.

Alors, moi, je trouve que... En ce qui nous concerne, ce n'est pas un intérêt soudain, la langue, là. Ce n'est pas arrivé en même temps que l'automne, là, l'intérêt de la langue. Ça fait longtemps qu'on suit ça puis on est pas les experts là-dedans. Il peut nous écouter, il y a trois façons très simples d'y arriver. D'abord, responsabilité gouvernementale dans les sociétés d'État, que ça soit les communications, avec les factures à Hydro-Québec, que ça soit l'accueil dans les SAQ. Ça, l'État à la pleine légitimité d'envoyer un message aujourd'hui, disant que l'accueil se fait avec «bonjour». Ensuite, la connaissance de l'anglais pour des personnes qui appliquent sur des postes et où ce n'est pas nécessaire. Ça, on peut abolir ça parce que c'est discriminatoire. Et enfin, et c'est le sens de notre motion d'aujourd'hui, modifier la Charte de la langue française, la loi 101, pour que les entreprises de 25 à 49 employés soient assujetties à la loi.

Toutes les réponses que M. Legault m'a apportées là-dessus étaient franchement bancales. Ça ne tenait pas la route. Donc, lui, il considère que ce qui doit primer, c'est moins de paperasse. Nous, on considère que le visage de Montréal et la pérennité du français à Montréal et ailleurs, ça passe par la loi. Alors, on voit que là-dessus, on n'a pas les mêmes préoccupations.

Le Modérateur : M. Croteau.

M. Croteau (Martin) : Bonjour.

M. Bérubé : Je ne suis pas habitué à mes lunettes encore.

M. Croteau (Martin) : C'est correct. Comment vous expliquez-vous qu'on en arrive à une situation où il y a du plomb dans l'eau, dans les abreuvoirs des écoles du Québec?

M. Bérubé : Bien, d'abord, je veux saluer ceux qui ont fait l'enquête. Pour les parents, c'est très préoccupant mais, même si on n'est pas parent, on se pose la question : Est-ce qu'il y a d'autres lieux publics où il y a des abreuvoirs où on retrouve du plomb? Évidemment, les écoles ne sont pas identifiées pour des raisons évidentes, mais je présume que, si la commission scolaire, par exemple, de Montréal n'a pas ces données-là, c'est encore plus inquiétant, si elle n'a pas fait ces études-là. Et qu'elle demande, comme les municipalités, d'avoir des fonds nécessaires pour faire les travaux.

Je prends l'exemple des municipalités, parce que chaque fois qu'il y a des études qui démontrent que l'eau n'est pas potable, rapidement, il y a un protocole qui s'engage, puis le gouvernement est habituellement assez rapide à suivre les municipalités. Là, je découvre que, dans le cas des écoles, ce n'est pas le cas, mais ça devrait être le même processus aussi fiable, aussi rapide pour identifier l'eau qui doit être traitée et j'espère que... Là, c'est la santé publique qui pourrait nous le dire à Montréal, notamment, qu'il n'y a pas des problèmes de santé qui ont été occasionnés aux enfants à cause de cette eau.

M. Croteau (Martin) : Le ministre Roberge vient d'annoncer une vérification, là, dans toutes les écoles du Québec. Était-ce la bonne chose à faire et considérez-vous, un petit peu comme vous l'évoquez, qu'il y aurait lieu d'élargir cette vérification, puisqu'on pourrait avancer qu'il y a des questions qui se posent sur l'ensemble des immeubles qui sont administrés par le gouvernement?

M. Bérubé : Bien, il faut qu'il n'y ait pas seulement le ministère de l'Éducation. Le ministère de la Santé, c'est lui qui doit aller faire les expertises sur l'eau et rendre un rapport indépendant en nous disant : Bien, voici la situation qui prévaut dans les écoles montréalaises, le taux de plomb, les occurrences, les impacts sur la santé. Est-ce qu'on pouvoir faire la corrélation entre certains maux ressentis par des enfants et la présence de plomb ou d'autres éléments dans l'eau.

Alors, c'est préoccupant et si on n'a pas de garantie et... qu'on prenne des mesures pour que les enfants aient accès à de l'eau de qualité puis en rendant l'accès à l'eau actuelle, là, difficile, là...

M. Croteau (Martin) : Est-ce que la vérification devrait être élargie à d'autres bâtiments publics? Parce que, si l'État n'est pas capable de garantir qu'il n'y a de plomb dans les écoles..

M. Bérubé : Bien, j'ose à peine espérer que... j'ose à peine penser que ce soit le cas dans les hôpitaux. Commençons par les écoles, c'est relativement simple, ces analyses-là. Il y a des centres hydriques partout au Québec, c'est facilement vérifiable. Commençons par les écoles, les tout-petits, les CPE, tout ça, mais qu'on ne mette personne en danger avec l'eau qui est disponible pour les enfants.

Le Modérateur : Patrice Bergeron.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous. Vous avez cité les sorties, selon vous, opportunes du gouvernement concernant vos propositions sur la langue, à certains moments. Il a fait une conférence de presse pendant que vous faisiez votre caucus et vos propositions, et puis, encore vendredi, vous alliez faire une proposition, et le gouvernement est arrivé avec une contre-proposition beaucoup plus forte.

Vous qui avez fait de la politique quand même depuis longtemps maintenant, est-ce que ce n'est pas une façon, selon vous, d'essayer de masquer quelque chose, une opération de relations publiques pour écraser le message que vous voulez porter sur la langue?

M. Bérubé : Je pense que le gouvernement n'aime pas entendre d'autres voix que la sienne sur des enjeux nationalistes. Il se trouve que le Parti québécois, ce n'est pas une posture, c'est une conviction profonde. Alors, je sais que le gouvernement de la CAQ aimerait être les seuls bleus à l'Assemblée nationale. Il aimerait mieux que le Parti québécois n'existe plus. Bien, dernière nouvelle, on est toujours là puis on va revenir en force, parce que nos convictions sont profondes, parce qu'on est des indépendantistes, parce que, pour nous, la langue, on ne se trompe pas, parce que ces revendications-là, on les a depuis des années, parce que quand on était au gouvernement avec Mme Marois, on a proposé une nouvelle mouture de la loi 101, qui a été refusée par la CAQ parce qu'elle n'allait pas assez loin. Alors, sur ces enjeux-là, on est porteurs de propositions fortes parce qu'on connaît ça, parce qu'on ne considère pas que c'est un élément qui peut nous rendre populaires.

Et ce que je réalise avec la CAQ, c'est que, sur ces enjeux-là et sur bien d'autres, on a fait une compilation, le nationalisme, il ne s'exprime pas de façon si forte que ça. Quand je regarde les sièges sociaux, quand je regarde ce qui se passe avec RONA ce matin, je veux bien croire, là, qu'on dénonce Dominique Anglade puis les libéraux, mais n'oubliez pas que le président du Conseil du trésor actuel, Christian Dubé, a dit exactement la même chose, que c'était une bonne transaction. Alors, le nationalisme économique, nous, on le porte sur la question des sièges sociaux, on le porte en matière de langue, on le porte en matière de culture. C'est tout le temps, nous. Et moi, je réalise que le gouvernement essaie essentiellement de choisir les thèmes selon la popularité.

M. Bergeron (Patrice) : Vous avez vu le rapport sur les policiers du SPVM. Est-ce que ça ne valide pas le fait qu'il serait nécessaire d'avoir une commission sur le racisme systémique, quelque chose qui avait été écarté à l'époque par le gouvernement Couillard?

M. Bérubé : Moi, je pense que... Faisons l'exercice sur le SPVM avec les ressources qu'on a au SPVM. Je pense qu'il faut rencontrer l'ensemble des policiers poste par poste et avoir des échanges, avoir de la formation pour les gens qui en ont besoin. C'est une minorité, hein? Les jeunes policiers... Pour avoir fait moi-même ce qu'on appelle un cobra, c'est-à-dire passer une nuit avec le PDQ 23 dans Hochelaga-Maisonneuve, j'ai rencontré énormément de policiers puis je peux vous dire que les jeunes policiers qui arrivent ont été totalement formés sur ces enjeux-là. Ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de préjugés parfois, mais je pense qu'on doit y aller poste par poste par la sensibilisation et faire en sorte que les personnes qui sont moins à l'aise avec les personnes racisées puissent se corriger et apprendre.

Alors, je ne souhaite pas de commission sur le racisme systémique au Québec, mais je pense qu'au SPVM on est capable d'offrir une réponse qui va être proactive sur cet enjeu-là.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 28)

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