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Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de sécurité publique

Version finale

Tuesday, August 20, 2019, 8 h 50

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-deux minutes)

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. Content d'être de retour parmi vous à l'Assemblée nationale après un congé profitable.

Je suis ici ce matin pour parler du projet de loi sur le contrôle des armes à feu, le p.l. n° 25. Depuis le début de cette histoire du nouveau registre québécois, depuis mon élection entre autres, puis depuis l'arrivée du nouveau caucus de Québec solidaire, j'interpelle ma vis-à-vis de manière périodique pour savoir où en est rendu le taux d'inscription du nombre d'armes à feu au nouveau registre québécois. Vous vous rappelez sûrement, au début de l'année, on partait de très loin, on était quelque chose comme 35 %, 40 %, et là on avançait tranquillement.

Et, en préparation donc de la commission qui démarre ce matin, j'ai appelé, la semaine dernière, au cabinet de Mme Guilbault pour mettre à jour ces chiffres-là, et ils m'ont informé de deux choses. La première, c'est qu'il y avait eu quand même une augmentation assez importante depuis les résultats qu'on avait, là, à la fin janvier, là, c'est-à-dire au moment où le registre entrait en fonction. Mais la chose qui m'a inquiété, c'est que j'ai appris, puis ils me l'ont dit de manière très ouverte, là, ce n'était pas une cachette, qu'il y avait 150 000 demandes en attente de traitement au ministère de la Sécurité publique. Donc, c'est des gens qui se sont inscrits, des demandes individuelles de gens qui se sont inscrits sur le registre, tel qu'il avait été demandé, tel que la loi le demande, et leur demande n'est toujours pas traitée. Et ils estiment eux-mêmes d'ailleurs qu'il y a souvent plus qu'une arme par personne, par demande. Alors, sur les 150 000 demandes, ils estiment qu'il y a à peu près deux armes par demande, alors ça ferait un total de 300 000 armes qui ne sont toujours pas inscrites au registre québécois des armes à feu, et ça, ça m'inquiète profondément.

D'abord, ça m'inquiète sur la capacité de gestion du ministère de la Sécurité publique, parce qu'en quelque part, ils sont responsables de leur propre turpitude. Ils avaient eux-mêmes dit qu'ils feraient une campagne de sensibilisation, qui a eu lieu, entre autres avec la chasse, alentour de mars, avril, mai, ce qui a visiblement fonctionné. Alors, il y a eu un flot de demandes, mais ils n'ont pas été capables de traiter ce qu'ils ont eux-mêmes créé, c'est-à-dire une inscription massive de personnes.

Et l'autre chose qui m'inquiète, c'est, vous le savez, on fait face à une espèce de défi ou, en tout cas, de campagne de décrédibilisation du registre. Il y a des gens qui ont tenté de faire un boycott. Puis, dans les nombreux mémoires qu'on a reçus, il y a encore beaucoup de gens qui se prononcent contre l'existence de ce registre-là, qui le dénoncent. Moi, ça m'inquiète beaucoup. Et tant et aussi longtemps que ce genre d'histoire va être encore dans l'air, un manque d'inscriptions aussi massif que celui qui est devant nous, bien, je pense qu'on fait toujours face à un défi de manque de crédibilité du registre, et c'est ce qu'on veut éviter à tout prix.

Moi, j'en avais parlé à Mme Guilbault au tout début de cette histoire-là, que je voulais qu'on arrive à un taux d'inscription près de 100 % le plus rapidement possible. Elle partageait mon objectif puis j'en étais ravi, mais là force est de constater qu'il y a un problème. Et moi, ce que je lui demande, et ce que je vais lui demander en ouverture de commission tantôt, c'est quel est son plan pour régler cet arrérage de demandes, de 150 000 demandes dans les plus brefs délais.

Quand est-ce qu'elle pense que ça va être possible d'avoir fini ces inscriptions-là? Est-ce que le registre est toujours aussi crédible dans sa forme actuelle, considérant ces 150 000 demandes là? Et s'il le faut, bien, j'irai avec elle demander peut-être des fonds supplémentaires au Conseil du trésor, qu'il y ait des embauches particulières sur un six mois, je ne sais pas, pour aller régler ce problème le plus rapidement possible et redonner sa pleine crédibilité à cet important instrument.

L'autre chose qui m'inquiète aussi, c'est... là, on parle du nombre, du chiffre absolu, du nombre d'inscriptions d'armes. C'est bien, ça progresse, on est contents. Il faut que la question des arrérages soit réglée, mais c'est toujours un peu flou sur la question sur combien d'armes au total on joue. Au début, on parlait de 1,2 million; aujourd'hui, il y a un article qui parle de 1,6 million. Le 1,2 était basé sur le chiffre du registre canadien, lorsqu'il a été fermé, ça fait déjà quelques années de ça.

Le 1,6 million que j'ai vu ce matin, je ne sais pas il est basé sur quoi et donc je veux savoir auprès de la ministre comment on fait pour savoir sur combien d'armes on se base pour savoir quand est-ce qu'on va arriver à 100 %. C'est quoi, la méthodologie? Quels instruments elle possède, elle, pour savoir combien d'armes il y a en circulation au Québec et donc combien d'armes sont enregistrées ou pas? Parce que, si on se félicite d'avoir, en ce moment, je pense, c'est 686 000 inscriptions et 150 000 demandes en attente, mais si on est sur... Là, on dit que c'est sur 1,2 million en ce moment, mais si c'est, en réalité, 10 millions d'armes, bien, on est très loin du compte. Alors, comment on fait pour savoir sur quelle patinoire on joue?

Alors, c'est le nombre de... c'est les choses que je vais lui demander en ouverture de séance aujourd'hui. Elle a démontré une ouverture de collaboration en me permettant d'appeler son cabinet et de me transmettre ces informations-là. Alors, je prends pour acquis qu'elle aura aussi une ouverture pour collaborer à trouver des solutions pour enregistrer les 150 000 demandes en arrérages le plus rapidement possible. Merci.

M. Bellerose (Patrick) : Quel danger est associé à ce retard-là dans l'inscription au registre?

M. Leduc : Je n'ai pas compris.

M. Bellerose (Patrick) : Quel est le danger associé dans le retard d'inscription au registre, le fait que les armes ne sont pas enregistrées encore?

M. Leduc : C'est une bonne question, puis le mémoire du syndicat des agents de la faune, qui va être en audience demain matin, si je ne me trompe pas, donne une piste de réponse à votre question, dans ce sens qu'il réclame une espèce d'attente pour l'application des perquisitions et des amendes, parce que là, une des choses du projet de loi... qui fait en sorte que les agents de la faune peuvent faire une vérification auprès des chasseurs, ce qui n'était pas possible avant. C'était uniquement réservé à la police et aux agents de la SQ.

Or, c'est une bonne chose que les agents de la faune puissent le faire, mais là cette espèce de flou à l'entour des 150 000 demandes, eux, ils disent : Bien là, nous, ça, nous met dans une drôle de situation où on ne le sait pas, la personne dont on vérifie l'arme, est-ce qu'elle est vraiment enregistrée ou pas. Elle va dire qu'elle est enregistrée, mais on ne le sait pas parce qu'elle n'est pas encore disponible dans le registre. Le ministère de la Sécurité publique répond ce matin en disant : Oui, mais là, quand vous vous êtes enregistré à l'époque, vous auriez dû faire une capture d'écran puis là la traîner dans votre poche, ce qui n'est pas nécessairement une confirmation que votre arme est véritablement enregistrée. Donc, c'est une réponse qui est, je trouve, assez insatisfaisante. Donc, cette espèce de flou là qui est entretenu par les 150 000 demandes en attente jette un peu d'ombre sur ce registre-là.

Et moi, je pense, puis c'est la thèse que, je pense, est partagée par le groupe Poly se souvient, qu'il y a un grand défi d'arriver rapidement à un taux d'inscription de près de 100 %, dans la première année minimalement, pour éviter que la campagne de décrédibilisation et de boycott puisse me donner... quasiment à avoir raison, en quelque sorte, en disant : Bien, vous voyez, un an après sa mise en place, il n'y a toujours pas un taux d'inscription satisfaisant. Et moi, c'est ce que je veux éviter à tout prix et je pense que la ministre partage mon objectif. Maintenant, je veux savoir qu'est-ce qu'elle va faire pour régler le dossier.

M. Bellerose (Patrick) : Mais, somme toute, ça arrive environ à la moitié, là, d'inscription des armes, là. On pense que c'est 600 000 sur 1,2, 1,6 million environ. Donc, il n'y a pas d'amende associée au fait de ne pas s'inscrire, tant qu'on n'est pas pris en infraction.

M. Leduc : Exact.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce qu'on devrait, justement, imposer une amende aux gens qui n'ont toujours pas inscrit leur arme d'ici six mois, un an, par exemple?

M. Leduc : C'est intéressant. Je ne pense pas que personne le réclame, à ma connaissance, dans les mémoires que j'ai lus, nous non plus.

La question du registre des armes à feu, je pense qu'il faut se baser sur la bonne foi des gens. Il ne faut pas non plus être plus catholique que le pape, mais il ne faut pas non plus regarder ça de haut puis penser que ce n'est pas important. Ça reste une arme à feu, là. C'est un instrument qui est pensé pour tuer quelque chose de vivant, un être humain ou un animal, évidemment. Donc, moi, je pense que la loi, telle quelle, avec les améliorations et les amendements qui sont faits, c'est un compromis intéressant.

Maintenant, ce qu'il faut s'assurer, c'est que le registre comme tel soit efficace. Est-ce que c'est... Visiblement, la campagne de sensibilisation a fait quelques bons pas. Maintenant, il faut peut-être que Mme Guilbault fasse attention aux déclarations quand elle dit : On n'ira pas vérifier les armes chez vous. Quand elle avait dit ça, là, en février, si je me rappelle bien, ça nous lance un drôle de message en disant : Bien, ce n'est pas grave si vous ne vous dépêchez pas ou pas si grave si vous ne l'avez pas fait. Les amendes sont là, elles doivent être appliquées si un contrevenant est trouvé par un agent de la faune ou une police, au même titre que, si quelqu'un roule avec une voiture qui n'est pas immatriculée ou dont le permis n'est pas mis à jour, bien, s'il se fait pogner, bien, il va payer l'amende. Alors, c'est un peu ça qu'il faut continuer à dire.

M. Lavallée (Hugo) : Mais donc globalement, c'est quand même des bonnes nouvelles, si je comprends bien. Au début, à l'entrée en vigueur du registre, on s'inquiétait que personne n'enregistre son arme parce qu'il y avait tous ces mouvements-là dont vous parlez, de boycott et autres. Puis là il y a tellement de gens qui veulent inscrire leur arme que le ministère ne sait plus quoi faire. Donc, finalement, ça ne va pas si mal que ça, là.

M. Leduc : Bien, la bonne nouvelle, sur le nombre de personnes qui s'inscrivent, elle est là, et là je la partage. On n'est pas rendus au plein 100 % de l'estimé de 1,2 million, et ça, il y a encore du travail à faire, mais ça a progressé peut-être plus vite que je le pensais. Alors, là-dessus, oui, je suis rassuré. Mais je suis très inquiet sur l'arrérage de 150 000 demandes, parce que tant que ça, ça existe, ça génère un flou, ça génère une incertitude. Les agents de la faune sont inquiets, ne savent pas trop comment jouer avec ça. Ça donne une pogne aux opposants au registre pour continuer à faire du millage.

Alors, moi, je me dis : O.K., on a progressé, mais là le 150 000 demandes va rapidement devenir, surtout s'il grossit encore, là... je ne sais pas s'il y en a d'autres qui vont rentrer aussi dans les futures semaines. Bien, il va falloir que ça soit réglé parce que ça devient un irritant qui va prendre de l'espace à mesure qu'on va avancer dans le temps.

Mme Senay (Cathy) : Can I squeeze in two questions in English? Because time is running and the Liberals are coming.

La Modératrice : ...c'est terminé en français.

Mme Senay (Cathy) :OK. What is your worry about the credibility of the registry, the gun registry?

M. Leduc : I'm worrying because in the end there is a lot of people... some people opposing at the existence of the registry, and we think that, as long as there is, in the registry, those 150,000 forms not registered formally, processed, it might put a shade on the existence of the registry as itself, and we need to move forward to reassure all the people, especially the people who work for «protection de la faune», that the register is working well, all people are registered, and you can use it ,and you can do your job as you're supposed to do it.

Mme Senay (Cathy) : Because the more you go along, then you have the U.S... influence in the U.S. So that's worrisome for you?

M. Leduc : Yes, and we are starting to see some politicians on the federal level playing on those lines, especially from the Conservative Party and the People's Party, I think, from Maxime Bernier. So this kind of discourse can, of course, fall back in Québec, and we want to reassure that the registry is operational as fast as possible. There is no glitch, there is no shady part and it needs to be done very fast.

If she needs help, I can go with her and ask for the Conseil du trésor Ministry to put some resources to treat those demands as fast as possible.

Mme Senay (Cathy) : What do you think the provincial Government should do with this Airbnb superhost that like clients did not know about it? It was... in silence. What do you think the provincial Government should do with Airbnb?

M. Leduc : The provincial Government, as the precedent Government, are not doing enough for Airbnb. It's a multinational that doesn't respect local laws. They don't want to trade information with law makers as we are. They want to do their own things. They don't want to be checked by governments. So I think we need to be very more... way more specific and way more... have more teeth in our laws.

Mme Senay (Cathy) : ...it's in Montréal...

M. Leduc : It's in Montréal. When you look at reviews, it's all over the world. They have the same attitude all over the world. So no surprise it's applying in Montréal this time. It must reapply again, I'm pretty sure, but we will move forward and we will put some pressure, additional pressure on the Government to have more teeth in our laws against Airbnb. Thanks. Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 9 h 3)

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