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Point de presse de M. Martin Ouellet, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’économie

Version finale

Wednesday, June 12, 2019, 15 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures seize minutes)

M. Ouellet : Alors, bonjour. Je suis ici présentement pour réagir au dépôt du projet de loi qui devait être, à notre avis, une refonte d'Investissement Québec, mais, tel que le projet de loi est intitulé, on parle plutôt d'une organisation gouvernementale en matière d'économie et d'innovation.

Donc, ce qu'il faut comprendre très sommairement, c'est que le ministre Fitzgibbon, le ministre de l'Économie, devient le ministre omnipotent du gouvernement de Legault en matière d'économie, en matière d'innovation. Et la seule chose qui manque à l'intérieur du projet de loi, je vous dirais, c'est le numéro de cellulaire du ministre parce que tout y est pour concentrer les pouvoirs à unique... à un seul et unique endroit, pardon. Et donc, oui, effectivement, le gouvernement se donne les moyens, mais, à notre avis, c'est beaucoup trop de moyens. On a hâte de voir les résultats et les objectifs qui seront rattachés à tout cela.

Évidemment, il y a des mesures que le Parti québécois salue. Lors de la dernière législature, j'ai fait partie du trio Priorité PME. Trois entrepreneurs ont parcouru le Québec en entier pour entendre les doléances et de quelle façon le gouvernement du Québec devait être actif et proactif pour aider l'entrepreneuriat partout au Québec. Alors, assurément, on salue les mesures qui vont nous permettre de mettre de l'avant des efforts de commercialisation, des efforts de diversification, aussi, de simplifier un peu l'appareil gouvernemental, dans certains cas, et la bureaucratie. Mais c'est sûr qu'on reste pantois sur certaines dispositions du projet de loi en question.

On sait qu'avec les libéraux ça avait été la mort des CLD en région, donc, la fin du développement économique local tel qu'on le connaissait par des bénévoles et des acteurs clés sur le territoire. Les municipalités du Québec s'étaient, dans certains cas, redonné des organismes de développement économique, soit local, soit régional ou soit, dans certains cas, suprarégional. Et là ce qu'on apprend, c'est qu'Investissement Québec va ouvrir des bureaux dans les différentes régions du Québec et va avaler, le mot est juste, les différentes corporations qui existent, et ça sera donc les municipalités, les MRC ou toutes les entités qui financent ces organisations-là qui devront financer l'établissement de services sur le territoire par rapport au développement économique.

Alors, je suis convaincu que les gens de l'UMQ, les gens des municipalités, les gens de la FQM, les gens des MRC, les maires et mairesses partout au Québec vont assurément se désoler de voir cette appropriation-là du développement économique, et d'être obligés de le financer, et de ne pas être parties prenantes. Parce que, c'est important, il faut le rappeler, la régionalisation, le succès de l'entrepreunariat au Québec, dans toutes les régions, ça passe par, un, le pouvoir en région et la capacité de décider.

Et ça nous laisse aussi sur notre faim parce qu'il y aura un comité qui sera créé pour aider le financement ou, du moins, recommander le financement à Investissement Québec, mais ce comité-là va exclusivement donner ses recommandations, donc il n'y a pas de pouvoir décisionnel, il n'y a pas de fonds locaux supplémentaires offerts dans les différentes régions du Québec. Alors, ma prétention, c'est que ce sera encore une fois du mur-à-mur dans les politiques gouvernementales, et on ne sera pas à géométrie variable pour assurer un développement économique en fonction des différentes dynamiques territoriales. Alors là, ça, effectivement, ça nous laisse pantois.

Troisième chose aussi, c'est l'intégration de certains employés du côté du ministère de l'Économie vers Investissement Québec. L'article 51 est très clair là-dessus, on a jusqu'en 2020 pour compléter cette intégration-là. Donc, de quelle façon ça va se faire? Évidemment, les inquiétudes que nous avions soulevées il y a de ça deux semaines, lorsque nous avons appris dans les médias qu'il pourrait y avoir une fusion des ministères ensemble et qu'il y aurait effectivement des employés qui seraient reliés maintenant du côté d'Investissement Québec, notre grande crainte : Est-ce que le développement économique, présentement, au Québec, va se faire exclusivement selon les doléances et la volonté des politiques gouvernementales? On sait que M. Legault a certaines visées pour améliorer la situation du Québec. Mais qu'est-ce qui va se passer lorsque viendra le temps à des entreprises qui ne sont pas dans un secteur ciblé, mais qui ont des projets de développement, des projets d'expansion et qui sont une force vive dans leurs communautés? Est-ce qu'ils obtiendront le support adéquat du ministère ou d'Investissement Québec? Je pense que poser la question, c'est effectivement avoir des réponses sans mots.

L'autre chose, et celle-là est plus fondamentale pour nous aussi, c'est la révision de la politique à rémunération variable. On a appris que l'ami de M. le ministre, le nouveau P.D.G., a une rémunération variable qui pourrait osciller autour de 1 million, selon les objectifs. Et là on croit comprendre aussi que, dans le projet de loi en question, qu'il y aura une deuxième strate de dirigeants d'Investissement Québec qui se verront offrir aussi une rémunération variable. Alors, notre véritable question là-dedans : De quelle façon cette rémunération variable là va être en accord avec les objectifs?

Et, si on est exclusivement en mode de rémunération sur, je vous dirais, la partie rendement, là, le capital investi versus le pourcentage fait, est-ce qu'effectivement les dirigeants vont être plutôt tentés de favoriser des placements qui sont à haut rendement mais qui ne créent peu ou pas de grande richesse proprement dite en termes de nombre d'emplois? Alors, ça, effectivement, ça peut poser des questions. On espère que, lors de la commission parlementaire, ce sera plus clair sur ces nouveaux programmes qui semblent intéresser le gouvernement, intéresser les nouveaux talents.

Mais il faut bien comprendre, la rémunération incitative, la rémunération variable, il faut que les objectifs donnent des résultats concrets. Et, pour nous, le seul résultat concret, c'est l'augmentation des emplois dans toutes les régions du Québec. Et on entend souvent dire le premier ministre que c'est important de créer des emplois payants, mais, dans d'autres régions du Québec, des emplois à 20 $, 25 $, qui ne sont peut-être pas, comparativement, très payants par rapport aux grands centres, à Québec, à Montréal, bien, ils font toute une différence dans une économie d'une région. Alors, assurément, pour nous, je pense qu'on rate la cible si on focuse exclusivement sur les emplois extrêmement payants et on laisse de côté un pan de l'économie qui, dans certains cas, est d'une richesse, est d'une nécessité pour assurer la suite de nos régions du Québec.

En terminant, dernière question aussi, bien, le transfert de plusieurs dispositions par rapport aux emplois supérieurs à la recherche, à la science et à la technologie. Donc, ce qu'on croit comprendre, c'est que tout ce qui était la recherche, maintenant, sera dorénavant du côté du ministère de l'Économie.

Donc, est-ce que le ministre est en train de se transférer des pouvoirs pour déterminer des priorités de recherche fondamentale et appliquée à son propre ministère pour faire en sorte que ce soient les intérêts économiques qui soient pris en considération dans l'établissement des priorités? Bref, est-ce qu'on fera de la recherche exclusivement sur les vecteurs de développement que le ministre et le gouvernement se seront donnés ou on sera un peu plus large et on pourra donner effectivement d'autres considérations à la recherche scientifique, notamment en prenant en compte des facteurs sociétaux ou des facteurs sociodémographiques qui nous permettraient effectivement d'aller de l'avant dans la recherche appliquée et fondamentale?

Donc, c'est notre réaction aujourd'hui, à chaud. On a encore plusieurs questions, on a plusieurs interrogations. Je pense que présentement le ministre ne se donne pas juste le gouvernail, se donne le bateau, va choisir sur quelle mer il va naviguer. Mais, encore une fois, ce qu'il est important de bien comprendre, si on veut avoir tous ces pouvoirs-là, ça prend de la transparence, ça prend de la responsabilité, et malheureusement, pour l'instant, on reste sans mots pour la suite.

Donc, on va suivre les discussions en commission parlementaire, on aura plusieurs questions, mais on n'est pas en train de réviser le travail d'Investissement Québec, on est en train de revoir totalement la façon dont le gouvernement du Québec veut intervenir dans l'économie, et assurément ça nous laisse avec encore beaucoup de questions. Merci.

(Fin à 15 h 22)

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