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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et services sociaux

Version finale

Thursday, June 6, 2019, 11 h 34

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-quatre minutes)

M. Zanetti : Alors, bonjour. Merci d'être présents. Je vais commencer par vous faire un commentaire sur la question des primes aux omnipraticiens, puis ensuite ma collègue Mme Ghazal va vous parler de la question de la consigne, puis on va prendre vos questions après.

Donc, sur la question des primes aux médecins de famille, on a fait une motion ce matin pour mettre de la pression sur le gouvernement pour que le changement du mode de rémunération qui a été promis en campagne électorale, il soit finalement mis de l'avant. La question des primes pour prendre plus de patients, on comprend que la capitation, ça fait partie d'une bonne idée pour la rémunération des omnipraticiens. Mais, au stade où on en est, il faut revoir globalement le mode de rémunération. Il ne s'agit pas d'ajouter un ingrédient, il s'agit de changer puis de revoir la recette. En ce moment, là, puis c'est d'ailleurs une critique que faisait François Legault envers les libéraux, juste ajouter plus d'argent, ça ne donne pas des meilleurs résultats, ça ne fait pas que la couverture est meilleure puis qu'il y a plus de travail qui se fait.

Et là, évidemment, dans la révision du mode de rémunération qu'on veut faire, il faut aussi prendre en considération le fait que les médecins, là, bien, il y en a beaucoup qui sont épuisés. Il y a un sondage, le 17 février dernier, qui disait qu'au Canada... bon, je voudrais avoir les chiffres plus précis pour le Québec, mais un médecin sur quatre était au bord de l'épuisement et que ce chiffre-là était même plus élevé chez les femmes. Donc, on est dans une situation où c'est complexe.

Il faut revoir la façon dont les actes sont faits, la façon dont on rémunère de façon globale. Il faut qu'il y ait du salariat dans la rémunération des médecins, il faut qu'il y ait de la capitation. Faut-il qu'il y ait du paiement à l'acte? C'est à évaluer, mais ça ne doit pas être quelque chose qui est central. Et là, dans... Et ces choses-là, ça presse, parce que... Voilà. Sinon, bien, qui en souffre? C'est la couverture de façon générale. Donc, il faut voir, dans notre réflexion sur la rémunération des médecins non seulement, oui, la question de la capitation, mais tout le reste de la rémunération, et aussi il faut tenir compte du fait qu'en ce moment il y en a beaucoup qui ont une surcharge de travail, entre autres, due à des exigences administratives, par exemple, qu'on leur donne, au fait qu'on leur exige beaucoup de temps passé à l'hôpital ou encore dans les centres d'hébergement.

Alors, il faut qu'on revoie ça pour voir si la façon dont on demande aux médecins omnipraticiens de travailler aujourd'hui, est-ce que c'est la meilleure, est-ce que la façon la plus optimale de fonctionner?

Journaliste : Ce serait quoi pour vous, votre solution, en fait, actuellement?

M. Zanetti : Bien, actuellement, nous, ce qu'on demande, c'est une révision globale du mode de rémunération. On dit : C'est un bon argument, là, c'est un bon élément, la capitation, mais il faut qu'il y ait du salariat à la base et puis qu'il faut qu'on revoie ça au complet.

Nous, ce qu'on veut essentiellement, c'est que le ministère, là, il mette un comité sur place qui nous propose un plan global, qu'on n'annonce pas des choses comme ça à la pièce, qui viennent s'ajouter comme si on voulait juste rajouter des carottes puis des incitatifs. Parce que le présupposé de ça, c'est de dire : Le problème, c'est que les médecins ne sont pas assez motivés. Je pense que le problème des omnipraticiens au Québec en ce moment, ce n'est pas qu'ils ne sont pas assez motivés, il y en a qui travaillent trop, il y en a qui sont surchargés. Alors, il faut revoir la rémunération, oui, mais de façon globale avec un comité ministériel spécialisé là-dessus.

Mme Ghazal : Alors, bonjour, tout le monde. Comme vous avez pu voir ce matin, le gouvernement... en fait, on a appris que le gouvernement planchait sur la modernisation de la consigne et qu'il incluait, oui, le plastique, mais aussi les bouteilles de vin. Donc, c'est sûr que vous ne serez pas surpris d'apprendre que c'est une excellente nouvelle pour nous. Là, ça, c'est des intentions, ils sont en train de travailler là-dessus.

Mais je trouve que c'est une bonne chose que le ministre ait résisté aux lobbyistes de l'emballage qui ne veulent absolument pas sortir les bouteilles de vin du bac de recyclage. Et donc je l'invite aussi à continuer à résister, parce que je suis convaincue qu'en ce moment ces lobbyistes-là sont en train de faire des pressions sur le ministre, sur le gouvernement pour qu'il garde le statu quo puis qu'il garde surtout un objectif en tête, que l'objectif, c'est qu'on recycle pour vrai le verre au Québec, parce qu'en ce moment c'est une grande majorité qui se trouve dans les sites d'enfouissement, et c'est ça qui est scandaleux. Puis une des solutions, c'est la consigne que... En fait, c'est juste au Québec, là. Au Canada, il y a seulement le Québec et le Manitoba qui ne l'ont pas, alors qu'on sait... puis la population québécoise aussi l'appuie, sondage après sondage, à plus de 90 %. Donc, j'espère qu'il va continuer puis j'ai très, très hâte de voir les détails de son plan.

Mme Lajoie (Geneviève) : Moi, j'ai une question sur la consigne. Est-ce que ce n'est pas... Quel impact, par contre, sur les centres de tri qui, en ce moment, ne sont pas non plus en très bonne santé financière dans la plupart des cas?

Mme Ghazal : Bien, c'est ça, en fait, les centres de tri... c'est qu'on a tellement, tellement misé au Québec sur la quantité qu'on a oublié la qualité. Ce qui sortait de là, c'était, je vais le dire, c'était de la scrap, que personne n'en veut plus, alors que l'objectif, il faut toujours garder l'objectif en tête, ce n'est pas de sauver les centres de tri, les centres de tri sont un moyen, l'objectif, c'est de recycler.

On parle qu'on est dans une économie circulaire puis de recycler réellement en donnant de la valeur à nos matières résiduelles pour faire des bouteilles de vin, des contenants de verre. Il faut faire d'autres contenants de verre. Ça, c'est en premier, puis après ça, il y a d'autres choses, par exemple, dans la laine minérale ou d'autres suppléments cimentaires. Donc, c'est ça, l'objectif premier qu'il faut garder en tête, et la consigne répond à ça. C'est prouvé, partout où la consigne existe, on est capable de le recycler.

Maintenant, le gouvernement a investi aussi dans les centres de tri, parce qu'on va en avoir besoin, parce que le bac bleu, on ne l'élimine pas. On fait juste sortir des matières pour leur donner une valeur. Le bac bleu va continuer pour... puis s'assurer qu'il y ait la qualité dans les centres de tri pour gérer cette matière puis leur donner une seconde vie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Selon vous, est-ce que c'est la SAQ qui devrait accueillir les dépôts de consigne? Est-ce que la SAQ devrait faire ça?

Mme Ghazal : En fait, oui, ça serait la SAQ parce que c'est le plus simple. Les gens achètent leurs bouteilles, ils reviennent, ils le mettent. Est-ce qu'il pourrait y avoir d'autres solutions? Vous savez, moi, j'ai demandé un mandat d'initiative, qui va avoir lieu durant la semaine du 12 août, où est-ce qu'on va entendre tout le monde, la SAQ, les lobbyistes de l'emballage, EEQ, par exemple, les municipalités, toutes sortes de gens qui oeuvrent dans le milieu. Et il y a d'autres solutions aussi qui existent, par exemple, le dépôt volontaire que des citoyens engagés des municipalités ont décidé de mettre en oeuvre.

Ça fait que... mais, allons vers le plus simple parce que, si on veut que ça donne des résultats, ça serait ça. Maintenant, les modalités...

Mme Lajoie (Geneviève) : La SAQ a déjà dit qu'elle n'était pas très favorable à ça.

Mme Ghazal : Oui, c'est ça, mais, en fait, comme je le dis, il faut... bon, ils ne sont pas favorables. Est-ce qu'il y aurait des aménagements à faire pour qu'il y ait moins de nuisances? Est-ce qu'il pourrait y avoir d'autres dépôts volontaires? Ça serait à voir, mais il ne faut pas s'arrêter : Ah! Ils ne sont pas d'accord, donc on arrête puis on continue à enfouir le verre. Ça, ce n'est pas une solution, c'est inacceptable. Il faut avoir en tête le bien commun, la gestion des matières résiduelles.

Mme Lajoie (Geneviève) : Si le gouvernement, comme l'a fait l'autre gouvernement d'avant, finalement, change d'idée, qu'est-ce que ça va vouloir dire?

Mme Ghazal : Bien, c'est exactement pour ça... là, en ce moment, ce que je dis, c'est : Bravo, vous vous tenez debout. Continuez à vous tenir debout puis à résister à ces lobbyistes-là parce que c'est vrai... Manon Massé, c'est elle qui portait le dossier avant, et elle a vu trois ministres de l'Environnement dire : Bien, oui, voyons donc, c'est évident, c'est la consigne que ça prend, c'est ça qui va donner des résultats. Ça, c'est le sens, le bon sens, et après ça, les lobbyistes arrivaient par en arrière, puis après ça, c'était le statu quo.

Donc, je l'invite très, très, très fortement à résister à cette tentation-là, d'être le premier gouvernement à dire... bien, à faire que le statu quo n'ait pas lieu. Puis, de toute façon, ils ont voté aussi notamment la consigne pour les bouteilles de plastique. Ils ont dit qu'ils veulent faire des mesures concrètes et pragmatiques en environnement. S'il y en a une, mesure concrète et pragmatique en environnement, ce serait celle-là. Donc, j'espère qu'il va tenir son bout.

M. Cormier (François) : Sur les médecins, vous avez parlé beaucoup de la fatigue des médecins, de l'épuisement. Est-ce que ce n'est pas une bonne nouvelle quand même que cette prime-là, en disant : Regardez, là, si vous voulez garder 500 dossiers, là, c'est bien correct. Ceux, par contre, qui passent à 750 ou encore qui passent à 1 000, vous allez avoir plus de sous, vous allez avoir une prime, mais, si vous voulez rester à 500, on ne vous pénalisera pas, mais vous n'aurez pas les primes et c'est tout?

M. Zanetti : Oui, sauf que là, en même temps, il faut concilier la bonne santé puis les bonnes conditions de pratique des médecins avec la nécessité d'avoir une couverture, pour tout le monde, qui est suffisante. Alors, c'est pour ça qu'on doit revoir l'ensemble de la rémunération puis qu'on doit aussi prendre en considération qu'est-ce qu'on pourrait faire pour décharger les médecins des choses qui ne sont pas des actes qu'eux seuls peuvent faire. Je pense que les IPS, c'est une bonne chose pour ça. Et aussi, est-ce qu'on leur demande trop de paperasse administrative? Est-ce qu'on ne pourrait pas alléger leur fardeau encore plus pour leur permettre de prendre une plus grande couverture sans se surcharger et se mener à l'épuisement?

M. Cormier (François) : Est-ce que vous pensez vraiment qu'ils ont beaucoup de paperasse administrative? Les bureaux de médecins, soit, là, mais le médecin lui-même, là, dans son bureau, là, pensez-vous qu'il fait beaucoup de paperasse?

M. Zanetti : Bien, la surcharge... les exigences administratives sont parmi les choses que nommaient les médecins, bon, là, on va dire canadiens, parce que c'est ça la donnée qu'on avait, là, dans ce sondage qui a été diffusé en février. Ça fait que moi, je prends... je m'appuie sur ça, mais évidemment qu'il doit y avoir des situations bien différentes puis que ce n'est pas du mur-à-mur non plus, là.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais est-ce que M. Khadir, quand il était là, lui, ne disait pas justement : Ce n'est pas une bonne chose de payer plus les médecins, ce n'est pas ça la solution?

M. Zanetti : Oui. Bien, dans le contexte, c'est ça. Dans le contexte, surtout des médecins spécialistes, en ce moment, nous, on a hâte de voir aussi quand M. Legault va remplir l'engagement de la Coalition avenir Québec de réduire de 1 milliard la masse salariale. Effectivement, ils sont parmi les mieux payés au monde, et puis ce n'est pas parce qu'à un certain point tu paies plus le monde que ça va engendrer plus de travail. Au contraire, des fois, il y en a qui sont payés tellement, qu'ils font comme : Bon, bien, justement, je vais prendre moins de travail pour avoir une meilleure qualité de vie.

C'est pour ça que la rémunération, il faut la voir comme un tout et puis il faut changer le mode. La rémunération à l'acte, ce n'est pas qu'il faut l'éliminer complètement, là, mais il faut la diminuer puis il faut requestionner la place qu'elle doit avoir là-dedans parce que ce n'est pas nécessairement une bonne chose. Ça fait qu'on prend toutes sortes d'actes qu'on pourrait laisser faire à d'autres. Alors, la capitation, c'est bien, le salariat, c'est bien. On se demande pourquoi les médecins ne sont pas traités, d'une certaine façon, comme les autres dans le système de santé par rapport à ça. Alors, il faut arriver avec une nouvelle recette qui tient compte de tous ces aspects-là. Puis c'est pour ça que... en fait, la critique principale que je fais, c'est qu'il faut arrêter avec les primes à la pièce en disant : Juste acheter de l'argent, ça va inciter. Le problème, ce n'est pas que nos médecins ne sont pas motivés, le problème, c'est qu'il faut revoir toute la façon dont ils sont payés.

Et je vais faire un commentaire sur la réforme du mode de scrutin aussi, parce qu'on vient de sortir de Chambre et il y a eu une motion de la députée de Marie-Victorin qui demandait au gouvernement de réaffirmer son engagement, là, que la réforme sera faite pour 2022, puis le gouvernement l'a refusée. Et moi, je suis très inquiet de ça, parce que la lecture de la situation que je fais est la suivante, là : On a un premier ministre qui croit en cette réforme-là, on a une ministre de la Justice qui croit en cette réforme-là, il y a des députés de la CAQ qui se battent pour cette idée-là depuis longtemps, surtout ceux qui viennent de l'ADQ, on s'en souviendra, et là, au sein du caucus de la CAQ, il y a comme une espèce de tension puis de guerre, là, et il y a des députés carriéristes qui sont en train de dire : Mon siège est plus important que la démocratie québécoise, mon siège est plus important que chaque vote compte. Et puis ça, là, c'est vraiment honteux. Ils font honte à leur fonction. Et ça, c'est quelque chose qui va juste ajouter le cynisme que... la Coalition avenir Québec disait, pour se faire élire : Nous allons, là, éliminer le cynisme en politique. C'est grave, ce qui se passe.

Et moi, ce que je souhaite, c'est que le premier ministre et la ministre de la Justice, là, tiennent à leurs convictions, puis les autres députés aussi de la CAQ qui sont d'accord avec ça, qui défendent cette idée-là depuis longtemps, qu'ils soient aujourd'hui cohérents et puis qu'ils fassent preuve de leadership pour rappeler leur caucus à l'ordre, parce que sinon, là, ils vont faire des Justin Trudeau d'eux-mêmes.

Et puis ce n'est pas vrai que les gens ne s'en souviendront pas. Jean-Pierre Charbonneau hier disait qu'un sondage Léger, là, montrait un appui d'à peu près deux tiers de la population québécoise à ce mode de scrutin là. Les gens, ils sont tannés d'un mode de scrutin archaïque, là, dans lequel on est toujours en train de voter pour le moins pire puis de voter stratégique. Ils veulent voter pour les idées qu'ils veulent voir appliquer au Québec. Ils veulent voter pour une culture politique qui entraîne la collégialité et la collaboration, qui met fin à la chicane.

Et ça, en ce moment, là, bien, les députés carriéristes, en ce moment, qui sont en train de penser plus à leur siège avant tout, là, bien, ils sont en train de mettre ça en péril, et c'est une vraie honte. Moi, je veux que le premier ministre les remette à l'ordre, et puis qu'il fasse preuve de leadership, puis qu'il ne laisse pas tomber les Québécoises et Québécois là-dessus.

M. Cormier (François) : ...M. Zanetti, là, pour les salaires des députés, Québec solidaire dit : On est tous en conflit d'intérêts, il faudrait confier ça à un comité d'experts. Mais, pour la façon de vous choisir et de vous donner l'emploi, c'est-à-dire l'élection, ça, il faudrait laisser ça entre vos mains.

M. Zanetti : Je reviens là-dessus...

M. Cormier (François) : Est-ce qu'il ne faut pas un référendum? Parce que ce n'est pas à vous, parlementaires, de décider de la façon dont fonctionnent les règles.

M. Zanetti : Tout à fait.

M. Cormier (François) : C'est au peuple, non?

M. Zanetti : La réforme du mode de scrutin, là, c'est quelque chose qui se discute depuis des décennies au Québec. Il y a eu des comités, il y a eu Benoît Pelletier du Parti libéral qui est allé là-dessus, il y a eu des consultations de la population. Le DGEQ en a fait partie à une certaine époque. Le Mouvement Démocratie nouvelle, un organisme citoyen, a fait tout le travail de leadership de créer la proposition qui est au jeu en ce moment, de rallier les partis politiques pour leur faire signer un engagement préélectoral.

Ce n'est pas les partis politiques qui ont décidé que ce qui allait rallier tout le monde, là, puis ce qui était ça qui était voulu, c'était un mode de scrutin mixte proportionnel compensatoire. Tu sais, ça, c'est quelque chose qui a été fait par la société civile, qui a été l'issue de consultation à travers le Québec, consultation à laquelle M. Jolin-Barrette a participé. Je me souviens...

M. Cormier (François) : ...avec le salaire des députés, M. Zanetti...

M. Zanetti : Bien oui, mais...

M. Cormier (François) : ...il y a eu nombre de comités sur lesquels on s'est penché, et vous dites tout de même qu'il faut confier ça à un comité indépendant. Comment est-ce que vous pouvez dire, même s'il y a eu... et il y a beaucoup de gens qui disent, d'avocats, de spécialistes qui disent : Ce n'est pas faisable sans un référendum. Alors, est-ce que vous les entendez, ces voix-là?

M. Zanetti : On les entend très bien, on les entend très bien. La question, c'est que ce n'est pas... le mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire, là, cette idée-là, là, elle vient de la société civile, elle vient de la population. Puis nous, on a accepté, les partis politiques, de s'en faire le porte-étendard puis on s'est engagés là-dessus aux élections.

M. Cormier (François) : ...elle vient de gens dans la population, elle ne vient pas de la population. Si moi puis Geneviève, on vous propose quelque chose, vous ne pouvez pas dire : Ça vient de la population.

M. Zanetti : Elle vient de la société civile.

M. Cormier (François) : ...plus important que ce soit les gens...

M. Zanetti : Bien, la société civile, c'est non partisan. La société civile, ce n'est pas des gens...

M. Cormier (François) : ...Mme David, non partisan?

M. Zanetti : Bien, ils n'ont jamais été dans le même parti. Benoît Pelletier, il s'est battu pour ce mode de scrutin là aussi.

M. Cormier (François) : Donc, non partisan.

M. Zanetti : Bien, le Mouvement Démocratie nouvelle, là, c'est un parti politique? Bien, non.

M. Cormier (François) : Pouvez-vous dire que c'est composé de gens qui n'ont jamais été partisans?

M. Zanetti : Bien, pas exclusivement, mais la majorité...

M. Cormier (François) : ...pas dire que c'est la population. Ce sont des gens.

M. Zanetti : La société civile. Des organisations de la société civile, O.K., se battent pour ça depuis longtemps. C'est quelque chose qui a un appui fort dans la population selon les sondages, O.K.? Alors, ça, c'est un fait. Ce n'est pas nous qui avons décidé ça. Nous, on a décidé d'appuyer ça. On s'est tous engagés, avant l'élection, à faire ça. Et puis là, bien, qui peut le mettre en place? Bien, c'est nous autres. C'est une législation qu'il faut pour ça. Alors, c'est normal que là on le fasse.

La question maintenant, c'est... Il ne faut pas reculer sur un engagement qu'on a pris, parce qu'en ce moment, là, l'appui populaire, il a été donné, là. Il y a plus de 90 députés qui ont été élus, à la dernière élection, sur cet engagement-là. Alors, ça, si ça ne vaut rien, il n'y a plus rien qui ne vaut rien, là, dans les élections. C'est quelque chose de significatif comme appui. Et puis les gens, ils n'ont pas dit : Je vais vous élire pour que vous nous questionnez là-dessus. Ils ont dit : Je vais vous élire pour que vous le fassiez. Puis nous, ce qu'on s'est engagés à faire, c'est à le faire. Ça fait qu'à un moment donné toujours reporter à plus tard la démocratie, au nom de quoi, au nom de monde qui veulent gagner des... qui veulent garder leur siège parce qu'ils pensent qu'ils le perdraient, là. C'est ça la réalité, là, tu sais, ce n'est pas rien d'autre que ça.

Ça fait que moi, je pense que ça, ça ne sert pas la démocratie. Puis là, en ce moment, il faut que tout le monde arrête de penser à ça. On siège, là... parce que moi aussi, là, peut-être que je le perdrais mon siège dans cette affaire-là, là. Tu sais, ma circonscription, je ne l'aurais peut-être pas, elle serait fusionnée avec une autre. Ça serait laquelle? Je ne le sais pas. Mais ce qui est le plus important, c'est la démocratie québécoise. Puis tout le monde doit s'élever, là, parce que sinon, bien, comment voulez-vous qu'après ça on fasse confiance aux politiciens?

Mme Senay (Cathy) :Can I ask a couple of questions in English?

M. Zanetti : Yes.

Mme Senay (Cathy) : Your thoughts about the bonuses that… these incentives for family physicians. Is it a good thing or a bad thing? Are we going in the right direction?

M. Zanetti : We're going in the right direction, but it's only an ingredient, and we have to think about all the recipe. What we're expecting from the Minister of Health is that she makes a plan for the whole payments of the physicians, because it's not just by adding money that we'll get more things done, because the problem right now is not that the physicians are not motivated enough, it's not that they don't work enough, some of them work too much, they have really hard conditions. So we have to think about how can we make them work more on, you know, the things that only themselves can do and how can we think about the whole remuneration system so that it fixes all that. So we are asking for a global plan, not only a single proposition like that.

Mme Senay (Cathy) : The crucifix will be removed from courthouses, this is confirmed by the Justice Minister, Sonia LeBel, the same way that the crucifix at the National Assembly will be removed. What do you think about this?

M. Zanetti : There is no problem with that. I mean, the institutions have to be secular. The walls on which there is a crucifix, this wall is not a human person, this wall doesn't have human rights. The problem with religious signs is when it's applied on person and when you decide to limit their liberty. That's the situation in which we have a problem.

Mme Senay (Cathy) : But how important it was for the CAQ Government to be coherent in removing the crucifix at the National Assembly, what Québec solidaire has asked for a long time, and now in the courthouses? Why was it important for crucifix to be removed from the courthouses?

M. Zanetti : I think it's important to be coherent, and it's possible to have a secular politic that is really coherent without limiting people's right. And I think that, if we would want to be even more coherent, we would ask the National Assembly not to force MNAs to plead allegiance to a queen which is also the chief of the Anglican Church. So we are in a monarchy. Monarchy, it comes from God, it's not a secular system, and we should be coherent until the end and review all the political system we're in.

Mme Senay (Cathy) : But you were expecting the Government to remove crucifix from courthouses. Were you asking yourself this question?

M. Zanetti : Not really, but I saw articles about it. I find it incoherent, but as there's many things incoherent in that politics, I was not so surprised about it. But now I'm happy to see…

Mme Senay (Cathy) : …neutral, no crucifix in courthouses. Do you think it may reassure citizens or for, at least, the perception, it's better?

M. Zanetti : I don't know. We'll have to see. I think it's coherent, I think it's a good thing, but now I don't know what effect it will have on people. It will certainly not have the bad effects that we can see when we're talking about removing religious signs from people.

Mme Senay (Cathy) : And last thing about the electoral reform. You are so mad about CAQ's MNAs it's all about them. This is what you say…

M. Zanetti : I'm not mad at the Prime Minister, I'm not mad about Minister LeBel, I'm not mad about all those MNAs that are defending this reform since a long time. I'm mad about the MNAs of the CAQ which are right now thinking more about their seats than about Québec's democracy. And that is really incoherent with what they were saying during the electoral campaign. They were saying : Oh! we want to, you know, fight cynicism and everything. Well, now, they're just doing the opposite.

Mme Senay (Cathy) : But they have no more to lose in all this.

M. Zanetti : Yes, but I think that, when we're elected, we're not elected by people to defend our own interests. We're elected to think about the whole Québec, the whole democracy and to place it above our interests. And this should be more important for CAQ's MNAs than their own seats. And right now, that's not what's happening. Some of them are really doing wrong about that.

(Fin à 11 h 56)

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