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Point de presse de M. David Birnbaum, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires autochtones, Mme Hélène David, porte-parole de l’opposition officielle en matière de services sociaux, en matière de laïcité et en matière de condition féminine, et Mme Christine St-Pierre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique

Version finale

Thursday, June 6, 2019, 8 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante minutes)

M. Birnbaum : Bonjour, mesdames et messieurs. Ça nous fait plaisir de vous accueillir ce matin pour parler de réclamer notre pouvoir et notre place de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Je suis accompagné de mes collègues Hélène David, porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, porte-parole de l'opposition en matière de la laïcité et porte-parole de l'opposition officielle en matière de condition féminine, et de Christine St-Pierre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité.

Écoutez, vous allez me permettre de citer un témoignage du rapport. Il me semble de mise qu'on se rappelle de l'ampleur de la tragédie devant nous, et c'est des personnes qui nous parlent. Là, je parle d'un petit groupe de la communauté innue de Pakuashipi. Ils racontent des événements qui se déroulaient dans leur communauté entre les années 50 et 70. Ils parlent de la disparition de huit enfants, huit jeunes enfants à Blanc-Sablon... emmenés à l'hôpital de Blanc-Sablon : «Il était interdit aux parents de les accompagner, et ils demeuraient sans nouvelle durant toute la durée de leur hospitalisation. Ces enfants furent déclarés morts, sans que les parents n'aient accès aux dossiers médicaux ni ne connaissent l'emplacement où ils avaient été enterrés.» Agnès, un des parents, a perdu deux enfants, et je la cite : «Puis, à chaque fois que je vais à Blanc-Sablon, quand je m'en vais au cimetière, je ne sais même pas où est-ce qu'ils sont situés, mes enfants. Je suis toujours à la recherche de mes deux enfants. [...] Ils sont morts où? Ils sont enterrés où?»

Ce n'est pas une mince affaire devant nous. Nous avons le rapport qui a été déposé lundi, qui nous démontre très bien que les défis à relever avec le peuple autochtone demandent des relations continues et respectueuses. C'est dans l'esprit constructif de nos relations avec les autochtones que nous accueillons ce rapport.

Parmi ses recommandations, vous allez me permettre juste de citer deux ou trois qui nous interpellent à être au rendez-vous : Que le gouvernement du Québec instaure un plan d'action pour le développement social et culturel des Premières Nations et des Inuits; que le gouvernement du Canada ainsi que le gouvernement du Québec créent une entité civile indépendante multijuridictionnelle agissant en tant que protecteur des citoyens autochtones; au ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur ainsi qu'à toutes les institutions québécoises d'enseignants, d'intégrer au curriculum scolaire obligatoire une formation élaborée en collaboration avec des organisations autochtones; à tous les corps de police ayant juridiction au Québec, de compiler systématique des statistiques et de faire la formation.

Écoutez, finalement, on parle d'un travail multidimensionnel mais pour faire en sorte qu'on s'entende, que nos institutions les plus clés soient en mesure de combler leur fonction primordiale, c'est-à-dire de protéger la sécurité et le bien-être de tous nos concitoyens et concitoyennes, y compris les femmes autochtones. Donc, il y a un travail devant nous.

Clairement, le rapport d'enquête nous démontre le manque de connaissance, de sensibilisation et de compréhension des réalités autochtones, et il n'est pas normal que, pour notre société, qu'il existe encore des inégalités flagrantes dans certains domaines. Lorsque nous étions au gouvernement, nous avions pris des actions concrètes, entamé un dialogue continu qui mérite d'être poursuivi. Vous allez vous rappeler, Faire plus, faire mieux, le mot a été repris après, bon, un plan d'action de cinq ans de notre gouvernement, qui a été très clair et qui trouve écho dans le rapport devant nous. Alors, est-ce que la réponse va être au rendez-vous aussi?

Depuis la création de l'enquête, il y a un autre 130 femmes et filles qui ont disparu. Alors, qu'on ne se permette pas d'utiliser le passé composé. On est au présent. Voilà un plan... une étude, donc, qui nous interpelle à l'action. Ça a été déposé lundi. Est-ce que le premier ministre, est-ce que le ministre responsable des Affaires autochtones, est-ce que la vice-première ministre responsable de la Sécurité vont en donner suite?

Il faut dire qu'on est un petit peu surpris par la réaction. On ne s'attend pas à une réponse complète au rapport, mais on ne s'attend pas non plus à passer l'été à attendre la commission Viens que nous avons instaurée. On attend à comprendre que nos consoeurs, nos confrères autochtones vont comprendre que le gouvernement va donner des réponses qui méritent un rapport si sérieux que ça. Merci. Je vais passer la parole ma collègue Mme David.

Mme David : Oui, merci beaucoup. Effectivement, nous avons donc eu ce rapport qu'on peut qualifier d'accablant, je pense qu'il faut dire les choses comme elles sont, et c'est un rapport sur les femmes et les filles disparues et assassinées, ce n'est pas rien. Donc, c'est évident que ça interpelle. Ça interpelle tous les paliers de gouvernement, mais ça interpelle aussi la porte-parole en matière de condition féminine, services sociaux, mais ça devrait interpeller la ministre de la Condition féminine aussi, puis ça devrait interpeller la ministre Santé, le ministre délégué aux Services sociaux parce qu'il y a des recommandations qui sont urgentes.

Il y a des recommandations là-dedans qui nous interpellent. Parce que je mets au défi n'importe qui d'aller dans des grands centres urbains... Je ne parle même pas d'aller dans les communautés autochtones, qui est aussi important, mais nous, quand on se promène dans les grands centres urbains, on les voit, ces femmes et ces filles autochtones qu'on pourrait dire complètement perdues, en besoin d'aide. Combien de fois je suis allée dans des maisons d'hébergement... Il y a une maison qui s'appelle Chez Doris, qui a une salle de répit pour les femmes inuites, à Montréal, qui viennent se reposer, qui viennent un peu dialoguer, mais qui sont dans une détresse inimaginable. C'est une faillite de société, à laquelle on assiste. Je ne parlerai pas nécessairement de l'ensemble du Canada. On a déjà assez, nous, de responsabilités au niveau du Québec.

Et puis, au niveau du Québec, je pense que le rapport de Michèle Audette... à qui j'ai parlé, que j'ai rencontrée longuement et qui dit : Hélène, ça n'a aucun bon sens, il faut vraiment agir. Nous avons agi, mon collègue a montré, c'est extraordinaire, le slogan de ce rapport, Faire plus, faire mieux, je crois, était le slogan de la CAQ en campagne électorale... Remonte-le moi, il est ici. Alors, ce slogan-là, Faire plus, faire mieux, certainement que la CAQ ne pourra pas dire : Je ne sais pas ce que ça veut dire, je ne suis pas d'accord. C'était leur slogan à eux pour l'ensemble des situations.

S'il y a une situation qui exige des actions immédiates, c'est bien la situation des femmes et des filles autochtones disparues, assassinées et la situation des femmes et des filles autochtones en général. Et il est bien dit dans le rapport complémentaire principalement piloté par Mme Audette... C'est donc un rapport que nous devons lire attentivement. Et elle le dit, par exemple, à la recommandation 6, il faut absolument qu'il y ait plus, dans les milieux urbains et dans chaque communauté autochtone, des maisons de guérison, des centres d'hébergement culturellement adaptés, des maisons d'hébergement et de transition au Québec.

Alors, ces maisons d'hébergement, on en a parlé beaucoup, on en parle, des maisons pour violence conjugale, des maisons qui hébergent des femmes en difficulté, des femmes violentées, ça s'applique aux femmes autochtones, mais il faut faire des efforts additionnels pour les femmes autochtones. Quand on dit des «safe spaces» culturellement adaptés, ça veut dire qu'il doit y avoir des lieux spéciaux, ce qu'essaient de faire certaines maisons avec leurs maigres moyens.

Mais, si vraiment, vraiment le gouvernement, la ministre de la Condition féminine avec sa collègue à la Santé ou aux Services sociaux prennent le dossier à coeur, et c'est ce à quoi nous les enjoignons en ce moment, s'il vous plaît, il y a urgence, ce n'est pas juste de dire : On va regarder le rapport, c'est accablant. Nous sommes responsables de cet accablement-là, alors c'est à nous d'agir, c'est au gouvernement d'agir, et c'est ce qu'on fait ce matin, c'est de dire : S'il vous plaît, il y a urgence. Urgence.

Il y a déjà un passé terrible, il y en a encore, des femmes qui disparaissent, en 2019, il y a des chiffres qui nous ont été donnés qui donnent le vertige. Il faut absolument agir immédiatement, et c'est ce à quoi nous appelons le gouvernement ce matin. Et moi, j'en appelle particulièrement à aider ces femmes et ces filles que nous avons délaissées et qui... oui, dans le passé, mais certainement, pour l'avenir, il faut agir beaucoup plus.

Journaliste : Qu'est-ce que vous réclamez...

M. Birnbaum : Si on peut finir les remarques, s'il vous plaît, et j'aurais un petit commentaire à la fin.

Mme St-Pierre : Alors, moi aussi, je veux prendre la parole à titre de porte-parole en matière de sécurité publique. Je peux vous dire que nous sommes absolument, je dirais, estomaqués de voir le silence du gouvernement par rapport à ce rapport. On se serait attendus à ce que les ministres, ministre de la Sécurité publique, vice-première ministre, ministre responsable des Affaires autochtones, ministre de la Santé et des Services sociaux, ministre de la Condition féminine... on se serait attendus à ce qu'ils sortent d'une seule voix.

Ce rapport, ce sont 180 pages de témoignages, de constats qui font en sorte que nous devons agir rapidement. Les pistes de solution sont là. On avait déjà mis, nous, des choses en place. On est capables d'agir rapidement. Et on se serait attendus à avoir des déclarations très fermes et un leadership très important de ce gouvernement.

Par rapport à la sécurité publique, bien, il y a six recommandations sur 21 recommandations qui touchent la sécurité publique. Il y a des choses faciles à faire, quelques changements législatifs. Il y a des choses qu'on peut mettre en place rapidement et maintenant. Le rapport parle des relations autochtones avec les forces policières, on en a abondamment parlé dans les médias. Le rapport fait le constat... a fait des témoignages, arrive avec des témoignages percutants.

Donc, ce que nous faisons ce matin, c'est que nous disons au gouvernement qu'il doit agir rapidement et ne doit pas rester silencieux, ne doit pas mettre ce rapport-là sur une tablette. Il doit faire en sorte que les recommandations de ce rapport-là soient prises en compte, et qu'on voie évidemment qu'il y a de l'action, et qu'on voie aussi que les ministres se sentent aussi interpellés, que le gouvernement se sente interpellé par rapport à la situation des femmes autochtones.

Ce ne sont pas des citoyens de deuxième classe, ces personnes-là. Ce sont des citoyens à part entière, ce sont des Québécois et des Québécoises. Puis là-dedans, on dit dans le rapport qu'ils sont traités... les Caucasiens sont mieux traités qu'eux, et ils ont raison de le dire. Donc, agissons. Et nous allons évidemment offrir toute notre collaboration au gouvernement et à nos collègues de l'Assemblée nationale pour qu'on parle d'une seule voix et qu'on agisse rapidement.

M. Birnbaum : Vous allez me permettre quelques mots en anglais. We're here to talk about reclaiming power and place, if we can understand that what we have in front of us is a report that is absolutely serious, and devastating, and important. And in its recommendations... They can be distilled, I think, into one message : That our governments, our public institutions and our services have not succeeded in one of their primary missions, which is to protect the welfare and the security of all citizens, and that means all citizens, including our brothers and sisters in the aboriginal communities of Québec. And lest we not dare to use the past tense in reference to this report. 130 women and girls have disappeared since this inquiry was first launched.

So, what we're asking today is for a response that's «à la hauteur» of this serious report we have in front of us from the Premier, from the Vice Premier and Minister of Security, from the Minister for the Status of Women, from every member of the cabinet. And we're there to collaborate with them, but there must be action that's worthy of the tragedy described in this report. On va passer à vos questions.

Mme Richer (Jocelyne) : Qu'est-ce que vous réclamez, à très court terme, de la part du gouvernement, en termes, là, de... Quelles recommandations du rapport qui pourraient être implantées maintenant, avant même le dépôt du rapport Viens, par exemple?

M. Birnbaum : Dans un premier temps, on est devant un projet... un rapport complexe, mais n'importe quelle action très concrète est à la disposition de ce gouvernement. À titre d'exemple, l'idée d'avoir un Protecteur du citoyen pour les communautés autochtones nous semble très intéressante, dans un premier temps. Et, dans l'esprit du rapport, ce gouvernement peut montrer déjà son sérieux sur plusieurs dossiers qui sont devant eux depuis les élections. La réponse commençait avec 29 mots dans le discours inaugural du premier ministre au sujet de nos communautés autochtones.

Un des premiers gestes était d'annuler un des leviers qui est essentiel pour l'épanouissement de nos peuples autochtones, c'est des leviers économiques, Apuiat, un projet éolien très, très promettant, et là la réponse était : Bon, revenez-nous voir en 20 ans. Le cannabis, il y a un dossier très, très présent où les communautés autochtones ont le droit de continuer à bannir la consommation sur leur territoire. Le grand chef Picard est à l'attente d'une réponse claire et nette de ce gouvernement depuis longtemps.

Il y a plein d'autres exemples actuels qui sèmeraient le chemin et des actions, une indication que ce gouvernement prend très au sérieux le rapport devant eux.

Mme St-Pierre : Bien, moi, je peux ajouter qu'il y a six... je l'ai dit, il y a six recommandations qui touchent la sécurité publique : formation à l'école de police, pérennité des accords tripartites, sécurité publique, d'assurer la coordination entre les différents corps de police afin que les autochtones aient accès à des services efficaces. Il y a des choses qui sont très, très, très claires, précises et qui peuvent être faites très rapidement. Former l'ensemble des policiers aux réalités autochtones, ça demeure quelque chose d'important. On demande aussi d'être présent à la commission de la formation et de recherche de l'École nationale de police, qu'on a un membre, un représentant des communautés autochtones et aussi, une autre recommandation, un représentant des communautés autochtones au sein des enquêtes indépendantes du BEI.

Donc, ce ne sont pas des choses qui sont compliquées mais qui peuvent amener aussi un sentiment de confiance par rapport aux services qu'ils reçoivent.

Le rapport, je vous le répète, est excessivement critique par rapport aux relations entre les communautés autochtones et les forces policières. Et ce n'est pas pour rien qu'il y a six recommandations. On a vu plein de choses, dans les médias, qui se sont passées, ils se sont penchés là-dessus, il y a la commission Viens, également, qui va arriver avec un rapport éventuellement. Mais, en attendant l'autre rapport, bien, qu'on prenne celui-là, puis qu'on le prenne au sérieux, puis qu'on prenne action.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais, Mme St-Pierre, vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a les questions qui se posent, du côté de la Sûreté du Québec, mais il y a également des problèmes dans les services des réserves autochtones qui jouissent d'une certaine indépendance, qu'il y a plusieurs réticences à avoir une formation donnée par l'École nationale de police. Est-ce qu'on devrait forcer la main des policiers des réserves autochtones à suivre ces recommandations-là?

Mme St-Pierre : Le rapport fait aussi état... Parce que, ce qui est vraiment intéressant, il a 180 pages, il fait aussi état qu'au sein des communautés autochtones aussi il y a des choses qui doivent être améliorées. Mais pourquoi ne pas entreprendre... pourquoi ne pas arriver puis dire : Le dialogue va s'installer? Il y a des recommandations importantes, il y a des recommandations qui touchent les forces policières, qui touchent la sécurité publique, assoyons-nous puis regardons ces recommandations.

Ça prend du leadership de la part de ce gouvernement, ça prend du leadership de la part du premier ministre. Ce ne sont pas des citoyens de second ordre, ce sont des citoyens à part entière. Le premier ministre, il représente... il doit représenter tous les Québécois et toutes les Québécoises, incluant la ministre de la Sécurité publique et la vice-première ministre.

Puis moi, je vous dis, si on tend la main puis si on dit : Assoyons-nous puis regardons ce qu'on peut faire à la lumière du rapport, dans le dossier des forces policières, moi, je suis sûre qu'il y a des choses qui vont ressortir. On est capables de dialoguer, on est capables de faire avancer des dossiers.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Avez-vous l'impression, de façon générale, que l'attention du gouvernement du Québec à l'égard des nations autochtones n'est pas ce qu'elle était lorsque vous étiez aux commandes de l'État? Puis avez-vous des exemples précis pour...

Mme St-Pierre : Tout à fait. Moi, je peux vous dire que... Bien, le projet économique.

M. Birnbaum : Je viens de vous donner quelques exemples précis. Écoutez, le grand chef Picard attend depuis trois mois une réponse sur un projet de loi qui est en discussion actuellement et une loi qui est en vigueur déjà, qui permet aux communautés autochtones de se désister de la légalisation du cannabis. Il y a des actions à prendre. Radio silence.

Il y a des communautés innues qui ont reçu des lettres d'un fonctionnaire de la ministre de la Santé et des Services sociaux en exigeant des frais pour des services de santé et des services sociaux auxiliaires. Soudainement, des citoyens du Québec vont payer pour leurs services? Aucune réponse de la ministre de la Santé, aucune intervention de la ministre responsable des communautés autochtones.

J'espère qu'on va continuer à parler d'un projet dont la ministre responsable ignorait, Cabot Square, à Montréal, qui est tristement le quartier général, en quelque part, surtout pour les femmes inuites. Il y a un projet très prometteur qui implique une quarantaine de regroupements communautaires pour faire en sorte qu'elles aient accès à certains services là-bas.

En interpellation avec moi, la ministre responsable n'était pas au courant du dossier. Alors, voilà, quelques actions concrètes. Donc, on est au rendez-vous, que ce gouvernement soit au rendez-vous aussi.

Mme David : Je vais ajouter, je vais vous donner deux autres exemples. Et je voulais aller sur le Cabot Square parce que, quand je dis qu'on se promène au centre-ville et puis qu'on voit où sont les lieux de rassemblement, c'est incompréhensible que ces femmes, qui sont dans l'ouest pour des raisons évidemment de bien-être, et de tout ça, du voisinage, etc., on les envoie sur Le Plateau—Mont-Royal. Je n'ai rien contre Le Plateau—Mont-Royal, mais c'est les déraciner encore plus, alors qu'elles ont peine à, on pourrait dire, s'enraciner quelque part puis avoir des services.

Alors, quand on dit de donner plus de services aux femmes, en termes de maisons d'hébergement, d'accueil, bien, ça, ça prend des sous, c'est clair, ça prend des sous. Mais les personnes qui veulent aider, elles sont là, les ressources professionnelles sont là. Elles manquent d'argent pour pouvoir accueillir dignement ces femmes-là et peut-être, justement, leur redonner la dignité.

L'autre exemple que je vais donner, c'est l'enseignement supérieur, parce que j'en ai quand même... j'ai essayé de faire la plus grande part que je pouvais dans ce dossier-là. Et, en faisant un forum sur l'enseignement supérieur chez les autochtones, au mois de mai, ça ne fait pas longtemps, là, ça fait un an, il était ressorti une foule, un, d'initiatives, mais, deux, d'initiatives à compléter, à pousser.

C'est extraordinaire, les cégeps qui s'en vont sur place enseigner dans les communautés. Quand on dit que l'éducation est la clé, on sait qu'il y a un énorme décrochage scolaire et très peu de diplomation au secondaire. On peut aller les prendre sur place et les amener après ça au cégep. Ils reviennent après soit à Sept-Îles soit à Montréal. Il y a des ponts extraordinaires de faits avec un certain nombre de cégeps de l'Abitibi-Témiscamingue, Dawson. Il y a plein de cégeps qui font des formations culturellement adaptées, profil sciences humaines, tiret, autochtones ou histoire autochtone. C'est formidable ce qui se fait, mais ils font avec des bouts de chandelles.

Alors, le but, c'est de mettre plus d'argent. L'argent est quand même au rendez-vous, là, on peut se le dire, là, qu'on a laissé une cagnotte pas mal remplie. Bien, il va falloir que ce dossier-là soit prioritaire dans la cagnotte bien remplie. Ça peut être en formation, ça peut être dans l'aide aux femmes en détresse, ça peut être en sécurité publique, il y a moult exemples. Alors, ce qu'il faut sentir, c'est un leadership. Quand on dit volonté politique, je pense que ça décrit très, très bien les choses. Nous ne la sentons pas, cette volonté politique.

Mme Johnson (Maya) : Mme St-Pierre, you said there has been silence on this report. On the day it was released, François Legault said : This is a very tough report for both the Canadian and Québec Governments, so we acknowledge that. And he also said : I think it's clear, we haven't done enough to protect these women over many years, and it's unacceptable. But, in your view, that's not a strong enough condemnation of what happened. You are expecting to see more?

Mme St-Pierre : Yes, we are expecting more than that. What we want is to see Ministers saying together that they are going to act according to this report. You have many recommendations, you have 21 recommendations in this report, and they can apply, some of them... not, maybe, all of them, but some of them, very rapidly. And they can also look after the fact that maybe they will have to table a law, a bill concerning some changes, for example, in the training of police officers. There are recommendations that are very, very interesting. And, at the light of this report... This is 180 pages of a report that can't be «tabletté», excuse me for the French...

Mme Johnson (Maya) : Shelved.

Mme St-Pierre : ...shelved, and it is very important. And we are very... we are disappointed by the fact that we don't see anything since Monday, and we think that this is very important to see those Ministers, Ministers in different sectors... We want to see them saying to the population of Québec, to the people of Québec that they are going to act according to this report.

Mme Johnson (Maya) : And, Mr. Birnbaum, you said that one thing that we shouldn't do is talk about this in the past tense. Do you feel that that's what the government is doing, saying, you know : How we treated these women is unacceptable, without acknowledging that it's still happening?

M. Birnbaum : There is a tendency. I mean, I think that statistic speaks volumes, that 130 women and young women are missing since this report was first launched. And you do have reactions occasionally about... things must improve from how they were. Today, the problems are still there.

And, look, we're in front of a Government that has a tendency, in question period, to act as if it remains as the second Opposition, and say : Well, what did you guys do? First of all, we're very proud to defend what we did. We would never suggest that the problems are solved. You have a tragedy before you, and the work will never end.

But you look at some of the concrete things we did, with an action plan, $147 million attached to it, which speaks to many of the recommendations in this report, about having our institutions sensitized, having the police forces understand the special character of the communities they need to deal with. It was a serious report.

And, if you look at the present and the action of this Government since it was elected, as I said, it starts with, I think... words are important, starts with 29 words, in the Premier's Inaugural Speech, about our indigenous communities. It continued very quickly with the cancellation of an enormously promising economic project, built in cooperation and with the leadership of our Innu communities, Apuiat, and the wind energy program. And it's continued with an absence of action on cannabis and its specific implications for aboriginal communities. It continued with a very bizarre request from a bureaucrat for some Innu communities to pay for auxiliary health and social services.

These are citizens of Québec. So you bet it's in the present. And this Government, by its relative silence, suggests that they think this is a problem that's in the past.

Mme Johnson (Maya) : Mme David, as Critic for the Status of Women, you are suggesting that these women have been treated like second class citizens. Can you elaborate on that?

Mme David : I think we...

Le Modérateur : ...

Une voix : Ok.

Mme David : We have to do much better and much more for those women because we all see them on the street, we all see the distress of those women and girls. And some of them... many, many, many of them, in the past years, were killed, disappeared, and now we have those women in despair. We have to do something and we have to build secure homes. They have to feel that they can go in there, and receive those specialised services, and be welcomed in the way they are.

And we try to help them. But now, as for now, they don't get those services enough, that's for sure. We have to invest much more money to help them because helping them means helping their children, helping their whole family, helping their future. And we cannot stay like that and do nothing when we see that on the street.

Une voix : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 17)