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Point de presse de Mme Catherine Dorion, députée de Taschereau

Version finale

Thursday, May 30, 2019, 15 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quatorze minutes)

Mme Dorion : Bon, je viens réagir au projet de loi n° 26. C'est une bonne nouvelle. Ça veut dire qu'il y a de l'avancement. C'est quelque chose qu'on aimerait qui passe assez rapidement.

C'est sûr que, comme beaucoup de monde, on se demande un peu... Par rapport au 25 % de contenu canadien, ce n'est pas tout à fait ce que la Coalition avenir Québec disait en fin de semaine. Ils disaient : On veut qu'une grande partie du contenu soit québécois. Là, on est rendus à 25 % canadien. Donc, je comprends qu'ils sont limités par des ententes de libre-échange. En même temps, ils connaissaient très bien ces ententes-là avant d'en parler en fin de semaine. Ça fait que c'est ça, les lois du néolibéralisme, hein? Si on est pour des ententes qui renforcissent les grandes compagnies à l'international versus nos compagnies locales, bien, il faut qu'on soit capables de l'assumer. Si on est un parti qui aime les grosses compagnies, qui veut aider les grosses compagnies à l'étranger... C'est ça, là, on se demande de quelle façon, en fait, avec un aussi gros projet que ça, la Coalition avenir Québec va s'assurer que la plus grosse partie des retombées, comme elle l'a promis, va finir au Québec. Ça, c'est vraiment majeur. Tu sais, c'est un gros chantier. Ça serait absurde que ça vienne des poches des Québécois puis que ça s'en aille dans des grosses compagnies à l'extérieur de chez nous, finalement, renforcer aussi une expertise à l'étranger. Ce serait bien dommage pour un aussi gros truc.

Mais, quant au projet de loi, bien, on espère que ça se passe assez rapidement. On reste avec un peu nos questionnements quant au financement. On voit que, là, il y a encore des mystères dans l'actualité. Qu'est-ce qu'ils font? De quoi ils se parlent? Pour moi, c'est une nouvelle expérience. Depuis que je suis ce dossier-là, j'ai, pendant deux semaines, assisté à des questions qui étaient posées par l'opposition, plusieurs partis, dont nous, au gouvernement : Pourquoi vous n'allez pas chercher l'argent qui est déjà disponible dans le Fonds pour les infrastructures vertes, alors que, contrairement à ce que vous dites, vous n'avez pas d'autres projets de prévus pour cet argent-là? Pourquoi vous laissez dormir cet argent-là du fédéral puis qu'après vous allez, dans un autre fonds, faire un peu se disputer Québec-Montréal pour le même argent? Je trouve ça, disons, intéressant de voir que c'est si difficile de savoir ce qui se passe, au fond, que c'est si difficile d'avoir une réponse. Moi, je suis vraiment curieuse. Je veux dire, on a posé des questions. C'est à ça que ça sert, l'opposition. Puis je me rends compte que ça a été finalement complètement impossible de le savoir.

Donc, pour moi, ça reste un mystère. C'est quoi, la stratégie derrière ce mystère-là? C'est sûr qu'il y en a une. Je pense, c'est des gens intelligents. Donc, quelle est leur stratégie? J'espère sincèrement qu'ils ne vont pas attendre l'élection fédérale pour boucler le projet dans son entièreté. Ce serait mettre le projet en danger, beaucoup de monde l'ont dit. Ceux qui sont le plus près du projet ont dit qu'un financement par phases, ça ne se peut pas, une réalisation par phases, ça se peut. Un financement par phases, c'est complètement irréaliste. Il faut qu'on sache où est-ce qu'on s'en va, avec quel montant d'argent on a.

Donc, ceci dit, le projet de loi n° 26, on va collaborer vraiment bien avec ça, avec le gouvernement. On est là puis on espère que ça passe le plus rapidement possible.

M. Poinlane (Pascal) : Il y a un courant d'opinion à Montréal, là, des gens qui prennent des raccourcis, qui disent que, bien, ou qui pourraient dire : Montréal se retrouve à financer un projet de transport en commun à Québec, ce n'est pas logique, le 72 % des fonds fédéraux sont supposés aller à Montréal parce que c'est là que la ligne orange est engorgée, et tout ça. Qu'est-ce que vous répondriez? Est-ce qu'il n'y a pas un danger, en plus, là, de mettre en opposition deux villes qui veulent faire du développement?

Mme Dorion : Oui. En fait, il y a un déplacement du débat, c'est ça. Qu'on en soit rendus à se poser des questions par rapport à, là, est-ce que Montréal va payer pour Québec ou bien c'est Québec... que ce n'est pas juste, ils n'en ont pas eu assez parce que Montréal en a trop, ça, c'est le déplacement du débat qui me crispe le plus, disons, parce que le vrai débat, il n'est pas là. Je ne comprends pas qu'on en soit rendus à ce débat-là, alors que le premier débat n'a pas été réglé. Le projet était sur les rails. Tout allait bien. Puis on a décidé, donc la CAQ a décidé, de ne pas prendre de l'argent qui est disponible dans le Fonds pour les infrastructures vertes.

Je sais que c'est byzantin un peu, là, des fonds différents fédéraux, mais, en gros, des fonds sont là. Puis il n'y a pas d'autre projet, pour l'instant, assez avancé pour qu'on puisse dire : Ces fonds-là doivent aller ailleurs. Malgré ce que dit le gouvernement... On leur a demandé plusieurs fois quels projets. Ils n'ont pas été capables... Ça fait que, là, on est rendus où le spin, l'histoire est déplacée vers Québec-Montréal. Je pense que c'était la stratégie de la CAQ. Je pense qu'ils ont réussi et je trouve ça vraiment dommage parce que ce n'est pas ça, la vraie question. La vraie question, c'est qu'il y a de l'argent qui vient d'Ottawa, donc de nos impôts, qui dort en ce moment, que la CAQ se garde pour faire je ne sais pas quoi plus tard, qu'on n'est capables pas de savoir quoi, puis qui doit aller au tramway, qui devait aller au tramway, qui avait été mis là pour aller au tramway. Mais c'est une grande question. Moi, j'ai un gros point d'interrogation puis je constate les limites du jeu parlementaire et même du jeu médiatique aussi. On n'arrive pas à savoir puis, manifestement, on ne saura pas, et, pour moi, d'un point de vue démocratique, c'est très décevant.

Mais, bon, voyant qu'on voit Régis Labeaume, Valérie Plante sourire ensemble face à la caméra, qu'on voit le gouvernement dire : Ça va aller de l'avant, comme je vous dis, c'est sûr que ça donne un peu espoir. Puis, si ça se passe avant l'élection fédérale, ça risque... ça peut être crédible.

M. Poinlane (Pascal) : Juste une petite dernière. À l'interne, à Québec solidaire, vous avez beaucoup de députés de Montréal. Vous êtes de Québec, avec Sol. Est-ce que vous avez eu ces discussions-là puis essayé d'expliquer aux collègues de Montréal cette différence-là même à l'interne, là?

Mme Dorion : Oui, oui, oui. Bien, nous, évidemment, on est pro-transport en commun. Tu sais, ça, on s'entend tous là-dessus. Ça fait que même à l'interne, c'est des discussions... on est assez tous d'accord.

Je reviens au débat que la CAQ a réussi à évacuer, sur l'argent qui est prêt dans le Fonds des infrastructures vertes... doit aller à Québec. Puis l'argent qui est dans le Fonds pour le transport en commun, qui allait à Montréal, c'était légitime qu'il aille à Montréal. C'est sûr qu'on aimerait que Québec en aille plus, mais l'entente est faite comme ça puis ça va avec l'achalandage. Ça fait que, si Québec a son... L'achalandage de transport en commun... Quand Québec va avoir son réseau de transport en commun, l'achalandage va augmenter, mais rapidement, là, tu sais. Ça fait que l'argent va finir par arriver aussi. Ça a été fait pour encourager les villes à développer leur transport en commun. Ce n'est peut-être pas la meilleure affaire, mais ce n'est pas complètement con non plus.

Mme Plante (Caroline) : Mme Dorion, sur un autre sujet, le 14 mai dernier, Le Journal de Québec écrivait un article sur les maisons des aînés. Je sais que c'est votre dossier. Alors, dans l'article, on disait : «Après avoir renié sa promesse, la ministre Marguerite Blais fait à nouveau volte-face et promet finalement de livrer 2 600 places en maison des aînés d'ici la fin du mandat.» Donc là, on l'entend, on la voit citée, là, c'est 2 600 places. On s'est engagés à 2 600 places, on va livrer 2 600 places. Pourtant, il n'y a pas très longtemps, Mme Blais avait indiqué en étude des crédits que c'étaient 500 places. Alors, qu'est-ce que vous pensez de tout ça? Est-ce que c'est clair pour vous où on s'en va avec ça?

Mme Dorion : Bien, comme pour vous, c'est vraiment un autre des flous, là, autour des espèces de grands projets de campagne électorale de la Coalition avenir Québec. C'est sûr que le projet de maisons des aînés, c'est une ligne qui est sortie un peu avant la campagne, puis l'idée, c'était : Nous avons quelque chose pour les aînés qui représentent un électorat nombreux, tout ça. Chaque parti essayait de trouver quelque chose. Mais là c'est un mégaprojet. Puis je pense que… Tu sais, je veux dire, les maternelles quatre ans, ça va être plus que 2 milliards. Le troisième lien, ça va être plus que 6 milliards. C'est tout… Tu sais, ils font des mégaprojets qui… Puis là je pense qu'ils se rendent compte que c'est irréalisable. Puis j'ai bien l'impression que les maisons des aînés sont en train de prendre le bord dans l'agenda.

Ceci dit, ce n'était vraiment pas les meilleurs projets. Tu sais, là, pour l'instant, elle dit : Il y a 500 personnes, ah, finalement, on serait bons pour 500 personnes. Mais, tu sais, d'ici 2038, on va avoir besoin de 75 000 places. 500 personnes, c'est un pet, ça, ce n'est rien, là. 500 personnes, au niveau du Québec, là, c'est une blague, là, tu sais, je veux dire, par rapport aux besoins. Les besoins sont criants. Ils vont l'être de plus en plus. C'est l'enjeu de l'époque et c'est en ce moment... Ça fait que, donc, ce que ça montre, en fait, c'est que le plan de maison des aînés est un peu... pour l'instant, en tout cas, n'a pas vraiment l'air sérieux, qu'il n'est pas super crédible, surtout qu'il est en partenariat public-privé, selon des modèles qui, on l'a vu dans les dernières années, ont vraiment plus fait payer la note aux Québécois que l'inverse. Ça fait que, oui, ça serait le fun de savoir où est-ce qu'ils s'en vont avec ça, mais j'ai l'impression qu'ils se sont un peu égarés sur une promesse électorale trop grosse pour eux.

Mme Plante (Caroline) : On pourrait fouiller la question davantage, mais j'entends la cloche. Je vais vous laisser aller. Merci.

(Fin à 15 h 23)

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