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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de relations internationales et de francophonie

Version finale

Tuesday, April 30, 2019, 15 h 38

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente-neuf minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour. Aujourd'hui, on a déposé une motion pour déplorer la décision du gouvernement du Canada de refuser l'accès à l'ex-président catalan Carles Puigdemont au Canada, le droit d'entrée qui lui avait été accordé de façon électronique. On a révoqué cette autorisation-là pour des raisons qui n'ont pas été expliquées. En fait, on ne voit pas les motifs que pourrait invoquer le gouvernement pour empêcher la libre circulation de l'ex-président catalan au Canada, et plus particulièrement au Québec, pour une tournée de conférences qui était planifiée.

Pour nous, c'est une décision déplorable, et on souhaitait avoir l'appui de l'ensemble des partis représentés à l'Assemblée nationale et de l'ensemble des députés, donc, pour déplorer cette décision, une décision qui a d'ailleurs été qualifiée de... ou qui semblait difficilement défendable aux yeux du premier ministre. Alors, il aurait été opportun, à notre point de vue, de le signifier publiquement aujourd'hui ensemble, comme quoi c'est une certaine atteinte à la démocratie et au voeu de la population catalane de pouvoir décider de leur avenir.

Donc, les élus qui ont procédé à la mise en oeuvre d'une consultation populaire, d'un référendum n'ont pas commis de crime. Au contraire, ils ont écouté leur population de la même façon que les chefs du Parti québécois l'avaient fait en 1980 avec René Lévesque puis en 1995 avec Jacques Parizeau. Évidemment, on l'a mentionné dans plusieurs commentaires, nos chefs politiques qui ont tenu une consultation référendaire n'ont jamais connu ou n'ont jamais été accusés de quoi que ce soit d'autre que donner la parole à leur peuple. C'est aussi ce que les élus catalans ont fait. Et maintenant, si le gouvernement Trudeau refuse non seulement l'entrée au pays du chef Puigdemont, mais également refuse de lui accorder le droit de faire une tournée du Québec pour expliquer sa vision des choses, son approche, c'est aussi une atteinte de la même façon à la liberté d'expression et de parole d'un politicien qui avait été dûment élu et qui s'était engagé à consulter sa population et qui a simplement répondu à ses engagements.

Maintenant, le procès des élus catalans, qui a cours aujourd'hui, est vu par beaucoup de commentateurs et beaucoup d'hommes et de femmes politiques à travers le monde comme un procès justement politique. C'est aussi notre avis. Le gouvernement, aujourd'hui, le gouvernement du Québec et les membres de l'Assemblée nationale n'avaient pas à se prononcer sur les affaires intérieures de l'Espagne ou de la Catalogne, mais simplement revendiquer de la part du gouvernement canadien qu'il respecte ses propres règles, c'est-à-dire de permettre aux Européens qui n'ont rien à se reprocher de venir au pays en toute liberté, donc, et pouvoir discuter avec les Canadiens et les Québécois.

Ce qu'on déplore aussi de la part du fédéral, c'est qu'il ne donne aucune explication sur sa décision. On souhaite donc que le gouvernement revienne sur cette décision. On aurait aimé le faire ensemble, avec l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale, et ne pas le faire pour nous, jusqu'à un certain point. C'est prendre parti, également, ça, il ne faut pas l'oublier, c'est prendre parti pour l'Espagne et son approche autoritaire, autoritariste par rapport aux velléités souverainistes d'une bonne partie des Catalans. Et de ce point de vue là, en fait, on ne peut pas ne pas comprendre que le gouvernement Legault, que les députés de l'Assemblée nationale qui refusent de se prononcer donnent en quelque sorte leur bénédiction à une décision inacceptable et honteuse de la part du gouvernement fédéral.

Alors, c'est ce que l'on voulait faire aujourd'hui, signifier notre appui, donc, aux élus catalans qui ne veulent rien de moins que représenter leur population et leur permettre de se prononcer sur leur avenir. Le droit à l'autodétermination des peuples est pourtant reconnu par le Canada et par l'Assemblée nationale. De ne pas vouloir entendre le point de vue de l'ex-leader de la Catalogne, pour nous, c'est une atteinte au droit démocratique qui est reconnu à travers les pays occidentaux.

Et je terminerais en disant qu'il est déplorable, d'une part, que le Canada et aussi que le gouvernement du Québec ne souhaitent pas être à la hauteur des pays qui, en Europe, ont accueilli Carles Puigdemont, qu'il soit question de la Belgique, ou de l'Allemagne, ou de la Finlande, ou du Danemark, et j'en passe. Tous ces pays ont reconnu que Carles Puigdemont n'avait commis aucun crime autre que celui de vouloir donner la parole à ses citoyens à travers un exercice démocratique reconnu à travers toutes les démocraties occidentales, c'est-à-dire le référendum. En quoi est-ce que le Canada ne peut pas se mesurer à ces autres pays démocratiques de l'Europe et accorder le même traitement à M. Puigdemont? C'est absolument inacceptable et incompréhensible, et aujourd'hui on estime que l'Assemblée nationale a manqué une bonne occasion de défendre la démocratie, la démocratie à travers les gestes de certains élus qui se battent contre une approche extrêmement désolante de la part du gouvernement de l'Espagne. Alors, voilà. Merci de votre attention.

(Fin à 15 h 45)

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