(Onze heures quarante et une minutes)
Mme Robitaille : Bonjour
à tous. Je vois qu'il y a foule.
Je veux parler aujourd'hui de ce projet de
Jeux de la Francophonie à Sherbrooke, pas les Jeux olympiques, mais bien les
Jeux de la Francophonie à Sherbrooke. On en a parlé cette semaine à l'étude des
crédits avec Mme Girault, la ministre des Relations internationales. On
lui a posé des questions à savoir qu'est-ce qu'elle faisait avec ce projet-là
de candidature des Jeux de la Francophonie à Sherbrooke.
On sait que Sherbrooke, en janvier, a levé
la main pour tenir les jeux, ces jeux qui devaient être tenus à Moncton, et
puis finalement le Nouveau-Brunswick a dit non. Et là l'OIF, le comité
organisateur des Jeux de la Francophonie cherche preneur, et Sherbrooke a levé
la main en janvier. Et puis là, depuis ce temps-là, il y a... On aurait
souhaité des négociations. On veut savoir où ça s'en va. Sherbrooke promet 5,5 millions,
voudrait mettre cet argent-là. Ottawa se dit très, très intéressée aussi parce
qu'Ottawa veut tenir ces Jeux de la Francophonie et a dit qu'elle s'engageait à
mettre un montant équivalent à Sherbrooke plus Québec.
Et là, ce que je comprends, ce qui branle
dans la manche là-dedans, c'est Québec. On veut savoir où la ministre se
positionne. Et la décision de la ministre est extrêmement importante parce que,
si elle ne donne pas, elle ne met pas la mise prévue pour les jeux, bien, les
jeux ne se tiendront pas. En janvier, elle avait dit 17 millions de
dollars, que le Québec pourrait mettre. Elle avait entrouvert la porte. Elle
avait dit qu'elle bonifierait peut-être la mise.
Et, bon, alors cette semaine, j'en ai
profité, lors de l'étude des crédits budgétaires avec elle, pour savoir ce
qu'elle allait faire. Et puis elle nous a lu un texte suite à une rencontre de
ses fonctionnaires avec les fonctionnaires de Sherbrooke et d'Ottawa, qui se
serait tenue la semaine dernière. Et là on lui aurait dit que, si on veut que
les jeux se tiennent, la part de Québec va être 30 ou 35 millions de
dollars. Alors, à cela, elle a répondu : Ouf! ça ne passera pas. Ouf! ça
ne passera pas. Alors, on en a conclu qu'elle n'était pas intéressée.
Or, le lendemain matin, dans La Tribune
de Sherbrooke, on nous rassure. Son bureau dit à la journaliste : Non,
non, le dossier est toujours vivant. Alors : Ouf! ça ne passera pas; là,
le dossier est toujours vivant. Bon, depuis janvier, là, la ministre
tergiverse. On ne sait pas vraiment où elle se situe là-dessus. Un jour c'est oui,
peut-être. Bien, l'autre jour, c'est non, carrément. On ne sent pas une
conviction profonde pour ces jeux-là, de toute évidence. La ministre répète que
la francophonie, par contre, c'est important, qu'elle veut rester... qu'elle
veut que le Québec, malgré tout, demeure un leader dans la francophonie.
Il faut poser des gestes, hein? Durant
l'étude des crédits, même les députés de la CAQ qui l'accompagnaient nous ont
répété que c'est important que le Québec pose des gestes. Bien, voilà un geste
fort, un geste fort que d'appuyer ces Jeux de la Francophonie, qui, je le
rappelle, amèneraient des milliers de personnes de partout dans le monde à
Sherbrooke, qui auraient des retombées économiques importantes.
Là, justement, elle nous parlait aussi
d'un rapport sur les retombées économiques pour la ville de Sherbrooke. Avant
de prendre une décision, il faudrait peut-être savoir ce que dit le rapport et
évaluer ces retombées économiques. Et je suis sûre que Sherbrooke a fait
l'exercice et qu'il faut écouter Sherbrooke là-dedans. Sherbrooke aimerait
avoir les jeux. Il ne faut pas oublier que Sherbrooke aimerait avoir les jeux.
C'est des retombées économiques, c'est la mise à niveau aussi de toutes ses installations
sportives et plus encore.
Et donc la ministre se positionne où?
Comme je l'ai déjà dit cette semaine à quelques médias de la région de Sherbrooke,
30 millions, là, 30 millions de dollars, c'est beaucoup ou ce n'est
pas beaucoup? Ça dépend. Ça dépend de ses ambitions. Ça dépend de comment on
veut jouer les jeux de Sherbrooke. Je rappelle que Victoria va accueillir les
Jeux du Commonwealth en 2022. Ça va leur coûter 1 milliard de dollars. 1 milliard,
c'est beaucoup d'argent, mais ils ont fait l'exercice. Ils ont dit que c'était
une excellente vitrine pour eux, qu'ils allaient y gagner, que ça valait l'investissement.
Quand Sherbrooke a eu les Jeux du Canada, en 2013, chez elle... des retombées
économiques, pour la région, de 110 millions, pour le Québec, 160 millions.
Donc, ça a valu la peine.
C'est vraiment une question de priorités
de ce gouvernement-là. Ce matin, le premier ministre parlait d'ambition. Bien, en
tout cas, voilà un geste qui montre une certaine ambition, une certaine volonté
de bouger au sein de la francophonie. On apprend que le 26 avril, là, vendredi
prochain, la ministre des Relations internationales va convoquer le maire de
Sherbrooke à ses bureaux. Moi, j'aurais aimé ça savoir ce matin si c'est à ce
moment-là qu'elle va prendre la décision finale. Est-ce qu'on va le savoir une
fois pour toutes où est-ce qu'elle se loge là-dedans, là-dessus? Alors, on
attend.
Et, si la ministre décide que ça ne vaut
pas la peine, qu'elle ne veut pas soutenir la candidature de Sherbrooke pour
les Jeux de la Francophonie, alors j'aimerais ça qu'elle nous nomme au moins un
projet mobilisateur qui pourrait marquer son leadership au sein de la francophonie
puis qui rejoindrait les Québécois comme ces jeux l'auraient fait. Et j'aimerais
savoir c'est quoi, son plan de match parce que, durant l'étude des crédits,
elle nous parle d'une place importante du Québec au sein de la francophonie,
son rôle de leadership. Bien, il est où, le plan de match? Il est où, le plan
de match? On l'attend. Moi, je serais très curieuse. Où est-ce qu'on s'en va
avec ça? Quels gestes forts on veut poser durant ce mandat-là de la CAQ?
Alors, sur ce, je vous laisse et je vous
souhaite un excellent congé de Pâques, une joyeuse Pâques. Et, si vous avez des
questions, bien, je vous écoute. Merci. C'est bien? Merci.
(Fin à 11 h 48)