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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, March 26, 2019, 9 h 30

Parvis de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. Je ne passerai pas par quatre chemins ce matin. Si on est ici devant vous, c'est parce qu'on veut lancer un ultimatum à François Legault. Nos attentes n'étaient pas très élevées pour le budget, la semaine dernière, de M. Girard, mais quand on a vu ce qu'il y avait dedans, mais surtout ce qu'il n'y avait pas dedans, bien, on s'est dit que la colère qui nous animait était légitime.

La planète appartient à tout le monde. Alors, rendus où on est rendus, ce n'est plus juste le temps de mettre une couple de petites bébelles dans un budget pour promettre le reste, la lune, pour la suite, au prochain. Avec le dérèglement climatique, tel qu'il est rendu présentement, si tu ne prends pas le virage, tu rentres dans le mur. Avec ce budget-là, François Legault, son gouvernement, amènent le Québec la tête première dans le mur.

Jeudi dernier, je vous ai dit qu'on n'allait pas en rester là, qu'on allait jaser ensemble en fin de semaine. Tout à l'heure, on sort d'un caucus extraordinaire, où on a pris une décision unanime, l'ensemble des députés, et on s'est mis d'accord pour mettre une date limite à l'irresponsabilité de la CAQ. D'ici le 1er octobre 2020, M. Legault doit absolument fermer le chapitre des énergies fossiles et il doit présenter un plan crédible qui permette d'atteindre les cibles crédibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

2020, là, on ne sort pas ça de notre chapeau. Les scientifiques nous le disent, c'est l'année de la dernière chance. C'est l'année de la dernière chance contre les changements climatiques. Alors, si, rendus là, la CAQ continue de jouer à l'autruche, bien, on n'aura pas d'autre choix que de tirer sur le frein d'urgence à l'Assemblée nationale. On va mettre en place un barrage parlementaire. Si le gouvernement a besoin de notre collaboration pour que ça marche au gouvernement... parce que c'est comme ça, les oppositions... Les gouvernements ont besoin de la collaboration des oppositions pour que ça fonctionne. Alors, bien, si, d'ici le 1er octobre 2020, ça ne bouge pas, bien, notre collaboration, ce sera fini.

Ici, à l'extérieur de l'Assemblée nationale, c'est un barrage populaire qui va attendre la CAQ. D'ailleurs, les manifestations des derniers temps nous donnent un avant-goût de tout cela. Les députés de la CAQ vont sentir de la pression comme jamais ils n'en ont senti. Et là comprenez-moi bien, on ne posera pas ce geste-là à la légère. J'espère de tout mon cœur de ne pas être obligée de le poser. Ce que je veux, c'est que ce gouvernement-là fasse quelque chose et qu'il le fasse rapidement.

D'ici le 1er octobre 2020, j'assure encore à M. Legault ma pleine et entière collaboration, notre pleine et entière collaboration. Je me rends disponible, je lui ai déposé notre plan de transition la semaine dernière, je me rends disponible pour m'asseoir avec lui. Ça fait des années qu'on travaille sur ce dossier-là à Québec solidaire. Depuis l'élection, on a collaboré, vous le savez. On a multiplié des propositions, parce que, dans le fond, on se disait : Bien, ils vont bien finir par entendre ce que les jeunes demandent, ils vont bien finir par écouter ce que la science exige. Mais honnêtement, avec ce budget-là, n'importe quel gouvernement ne pouvait pas se permettre de faire comme d'habitude. «Business as usual», ce n'est plus possible avec l'état d'urgence climatique. On n'est pas dans des circonstances normales, on vit une crise planétaire sans précédent. Notre rôle d'opposition, c'est d'agir en conséquence.        Les jeunes sont tannés des excuses, des mesurettes à deux cents qu'on leur sert d'un gouvernement à l'autre. Ce qu'ils nous ont dit lors de la manifestation du 15 mars, partout sur la planète d'ailleurs, c'est qu'il faut que ça bouge et que ça bouge maintenant. Le climat, lui, il ne va pas attendre les prochaines élections. François Legault a 18 mois, 18 mois pour répondre à l'urgence climatique et, s'il ne le fait pas, il va avoir de la misère à poursuivre ses priorités parlementaires parce qu'on va être là pour lui faire barrage. Merci.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Manon. Pour être clair, ce qu'on demande à François Legault de faire d'ici le 1er octobre 2020, c'est trois choses, et je l'invite à prendre des notes. D'abord, c'est interdire tout projet d'exploitation et d'exploration d'hydrocarbures sur le territoire du Québec. Deuxièmement, c'est présenter un plan permettant au Québec d'atteindre les cibles du groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat, le GIEC, et troisièmement, c'est faire approuver ce plan de réduction des gaz à effet de serre par un expert indépendant du gouvernement.

Si la CAQ ne répond pas à ces trois demandes, nous n'aurons pas le choix, nous allons cesser de collaborer avec le gouvernement, et toutes ses initiatives vont se buter à notre barrage parlementaire. Concrètement, ça veut dire que les députés de Québec solidaire vont prendre tous les moyens parlementaires à leur disposition pour ralentir et déranger l'agenda législatif de la CAQ. Bref, François Legault ne pourra plus gouverner comme si de rien n'était. La CAQ, ici, a tout à gagner.

Ce qu'on lui demande de faire, ce n'est pas de gauche, ce n'est pas de droite. Ce qu'on lui demande, en fait, c'est dans l'intérêt de tous les Québécois. Ces trois conditions-là, ce n'est pas le programme de Québec solidaire. Ces trois conditions-là, ce sont des conditions minimales, minimales pour répondre à l'ultimatum imposé par le climat lui-même. On ne les a pas inventées, ces conditions. Elles sont fondées sur des faits que la communauté scientifique se tue à répéter aux politiciens depuis des décennies, et, à force de les ignorer, la classe politique passe d'un échec à l'autre. La dernière preuve, c'est que le Québec est en train de rater les cibles qu'il s'était lui-même fixées pour 2020, et on les rate, ces cibles, parce que le gouvernement libéral, comme le gouvernement actuel, n'avait pas de plan crédible de réduction des gaz à effet de serre.

Mais on a espoir. On a espoir parce que le Québec part avec une longueur d'avance. On dépend beaucoup moins que d'autres des énergies sales, on a à revendre une tonne d'énergie propre pour électrifier nos transports, mais surtout je sais que la population est pas mal plus lucide sur ce dossier-là que François Legault. C'est lui, en fait, qui s'isole de plus en plus. Les Québécois, les sondages le démontrent encore récemment, sont prêts à prendre le virage de la transition, et on va leur prêter main-forte.

Depuis mon arrivée en politique, on l'a répété souvent, j'ai travaillé très fort pour transformer Québec solidaire en mouvement. C'est ce mouvement-là qui a donné le résultat électoral au 1er octobre dernier et c'est ce mouvement qui se remet en marche, à partir d'aujourd'hui, partout au Québec. Notre machine de mobilisation va tourner à plein régime d'ici le 1er octobre 2020. En fait, ce qu'on annonce aujourd'hui, c'est que Québec solidaire repart en campagne, mais cette fois-ci, on part en campagne pour le climat. J'ai un message à livrer à la population : Si vous avez notre planète à coeur, joignez-vous à nous, notre mouvement vous appartient. D'ici quelques jours, des équipes de mobilisation vont se former partout au Québec. Elles n'attendent qu'un simple signal pour se mettre en branle, et ça commence demain avec un premier rendez-vous de mobilisation devant l'Assemblée nationale à 18 heures.

En terminant, je veux envoyer un dernier message au premier ministre du Québec, M. François Legault. Je pense qu'il aurait tort de sous-estimer de quoi le peuple du Québec est capable quand il se mobilise. Merci.

La Modératrice : Merci. On va passer à la période de questions. M. Dion.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour. Vous faites déjà barrage parlementaire sur à peu près tout où vous le pouvez. Ça va vraiment... C'est quoi, le barrage parlementaire de plus que vous pouvez faire, concrètement, là?

M. Nadeau-Dubois : Bien, en fait, depuis le début de la session, on a plutôt bien collaboré avec le gouvernement. Ça ne veut pas dire qu'on vote en faveur de ses projets de loi, mais dans l'organisation de l'Assemblée, on fait preuve de bonne foi, on lui fournit des propositions puis on ne fait pas... on ne dérange pas, on ne ralentit pas volontairement l'adoption des projets de loi.

Ce qu'on vous annonce aujourd'hui, c'est que, si François Legault ne répond pas à nos trois demandes, on va cesser toute collaboration, et que le travail quotidien des ministres de la CAQ va devenir beaucoup plus difficile, et qu'en fait l'ensemble de leur agenda politique, de leurs priorités législatives, vont être significativement ralenties à la fois au salon bleu et en commission parlementaire.

M. Dion (Mathieu) : J'ai envie de vous demander... vous nommez trois choses principalement que vous souhaitez, mais ce serait quoi, la priorité des priorités en environnement pour Québec solidaire?

Mme Massé : En fait, ces trois choses-là sont indissociables, parce qu'on ne peut pas, d'un côté, avoir un plan qui nous permette d'atteindre les objectifs fixés par le GIEC et, de l'autre, continuer à faire de l'exploitation ou de l'exploration gazière et pétrolière. Et ce pour quoi on demande un expert indépendant, bien, on l'a vu au dernier budget, ce gouvernement-là est capable de faire des bonnes campagnes de marketing et on ne veut pas ça pour lutter contre les changements climatiques.

M. Dion (Mathieu) : Et c'était quoi la pertinence de faire ce point de presse là ici, à l'extérieur, à part d'être dérangés par des taxis? Parce que vous avez quand même déployé des ressources de l'Assemblée nationale ce matin, là.

Mme Massé : Écoutez, quand on parle de changements climatiques, on voulait marquer, je dirais, l'importance. Vous êtes habitués de nous voir toujours en point de presse au même endroit. Là, là, je vous dis, l'urgence climatique exige des changements importants au niveau des choix politiques qui sont faits et, pour nous, de l'exprimer dans un contexte complètement différent, ça marque ces changements-là nécessaires, mais on ne s'attendait pas à avoir...

M. Dion (Mathieu) : Un appui.

Mme Massé : ...un appui aussi radical.

La Modératrice : Prochaine question.

Journaliste : Bonjour. Bonjour à tous. Est-ce qu'avec votre démarche que vous annoncez aujourd'hui vous ne faites pas seulement qu'encourager le gouvernement qui est déjà majoritaire, donc qui peut adopter tous les projets de loi qu'il veut, à mener sa barque sans tenir compte de l'opposition, imposer ses bâillons et à réaliser son programme tout simplement?

M. Nadeau-Dubois : Bien, en fait, je vous dirais, un des éléments importants de notre annonce aujourd'hui, c'est de dire que, d'ici le 1er octobre 2020, on va collaborer de manière pleine et entière avec le gouvernement. Ça, ça veut dire qu'on va continuer de lui fournir des propositions. On va travailler avec lui, pourquoi? Parce que notre objectif, c'est qu'on ait un plan de réduction des GES qui permette d'atteindre les cibles du GIEC d'ici le 1er octobre 2020. Ce barrage parlementaire, ce ralentissement massif de l'Assemblée, on espère ne pas avoir à le faire. C'est vraiment ce qu'on souhaite le plus ne pas avoir à faire.

D'ici là, on va collaborer avec lui pour qu'on n'ait pas à le faire, mais, si le 1er octobre 2020, après deux ans au pouvoir, François Legault et son gouvernement n'ont rien fait, on n'aura pas le choix et on va poser ces gestes-là par responsabilité.

Journaliste : Mais on sait déjà qu'il y aura un plan, le premier ministre l'a dit. On sait qu'il y aura un congrès en mai à Montréal, au cours duquel ce sera le seul sujet abordé. Forcément, il y aura un plan, il sera crédible ou pas, mais il y en aura un.

Mme Massé : Oui, mais est-ce que ce plan-là permettra au Québec d'atteindre l'impératif objectif lancé par les scientifiques du GIEC? C'est ça qu'on lui dit. Ce n'est pas d'avoir un plan, c'est d'avoir un plan avec des cibles crédibles, qui va nous permettre d'atteindre les objectifs du GIEC, c'est-à-dire d'empêcher le réchauffement de la planète de plus de 1,5 degré, ce qui n'est pas rien. Et, pour ça, il faut que ce plan-là soit solide et inclue l'ensemble des secteurs.

La Modératrice : Merci. Prochaine question.

Journaliste : Bonjour. Quand on parle de barrage parlementaire, est-ce qu'on parle de filibuster? Est-ce qu'on parle de marcher puis faire du bruit, comme on a vu avec M. Morneau à Ottawa?

M. Nadeau-Dubois : Bien, on parle de prendre les moyens pour que les ministres de la CAQ ne puissent plus avancer leur agenda législatif. On parle de prendre les moyens pour que ce gouvernement-là ne puisse plus gouverner comme si de rien n'était. On lui donne quand même 18 mois pour préparer son plan, mais après on lui dit : À partir du 1er octobre 2020, là, ce n'est pas vrai que l'Assemblée nationale va rouler comme d'habitude, comme si de rien n'était. À partir de ce moment-là, il va y avoir un parti en Chambre qui va saisir toutes les occasions pour ralentir et déranger les travaux parlementaires, et les règlements de l'Assemblée nationale donnent ce pouvoir-là aux oppositions, un pouvoir de mettre de la pression, et c'est ce qu'on va faire, et c'est notre rôle, comme opposition, mettre toute la pression qu'on peut quand les circonstances l'exigent, et là les circonstances l'exigent plus que jamais.

Journaliste : Mais concrètement on parle de quoi, concrètement?

M. Nadeau-Dubois : Vous comprendrez que ce serait malhabile pour nous, aujourd'hui, de déjà dévoiler l'ensemble de notre stratégie au gouvernement Legault. Ce ne serait pas très intelligent de notre part. On se garde des surprises. Je peux vous dire que tout sera pacifique, que tout sera fait à l'intérieur des règles, mais qu'on va utiliser toutes les règles et tous les moyens parlementaires à notre disposition, comme opposition, pour sérieusement embêter le gouvernement, pour mettre la pression et qu'il se rende compte qu'on ne peut pas gouverner comme si de rien n'était, sans plan de lutte aux changements climatiques.

Journaliste : Puis finalement êtes-vous rassurés de voir que les enfants des ministres interviennent pour presser le gouvernement d'en faire plus sur le climat? Ils ont écrit des lettres ouvertes, ils font de la pression, quand même.

Mme Massé : Bien, c'est là que je trouve que M. Legault est complètement isolé. Il a manqué une belle occasion, au budget la semaine dernière, de démontrer qu'il n'avait pas juste encouragé, sur Twitter, les jeunes, là, c'est qu'il avait compris que l'urgence climatique exigeait des actions importantes. Et nous, on le sait, qu'on est du bon côté de l'histoire. Nous, on le sait, on les entend, on les comprend et on dit à la population du Québec : Vous avez un parti politique au Parlement qui a compris cette urgence-là et l'importance des gestes à poser, et on va être là. Et je réitère, nous voulons que le gouvernement dépose ce plan-là, nous voulons que le gouvernement cesse l'exploitation et l'exploration. Nous voulons réussir le rendez-vous de la lutte aux changements climatiques. C'est notre premier objectif.

Journaliste : Juste rapidement, de quoi est-ce qu'on parle demain? Ça va être quoi, votre première action? Est-ce que ça va être une surprise ou elle...

Mme Massé : Je suis désolée, vous avez un peu de...

M. Nadeau-Dubois : Demain, on parle d'un premier rassemblement de mobilisation, qui va se tenir, donc, devant l'Assemblée nationale à 18 heures. L'ensemble des députés vont être là. On lance un appel à la mobilisation dans la région de Québec. On veut que les gens de Québec viennent nous rejoindre devant l'Assemblée nationale à 18 heures, envoyer un premier message, montrer que la mobilisation dont on parle, là, ce n'est pas une invention des porte-parole de Québec solidaire. Il y a une réelle mobilisation dans la population, et on veut faire une première... On donne un premier rendez-vous dès demain, 18 heures.

La Modératrice : Prochaine question.

Journaliste : Oui, bonjour. Quand vous parlez de projets pétroliers, gaziers, est-ce que je dois comprendre, par exemple, que, si la CAQ maintient son appui au projet GNL, elle ne répondrait pas à vos conditions?

Mme Massé : Bien, écoutez, ce n'est pas un projet d'exploration ou d'exploitation, mais tout plan qui se respecte ne rajoutera pas de nouvelles infrastructures à l'exportation gazière et pétrolière, parce que justement on est tous liés ensemble, et ce gaz naturel là, qui passerait dans ce pipeline-là, c'est un gaz qui est fait à partir de fracturation hydraulique, et ça, ça va à l'encontre de l'atteinte des objectifs du GIEC.

La Modératrice : Martin Croteau.

M. Croteau (Martin) : Sur un autre sujet, si vous permettez. Que pensez-vous de l'abolition probable du Conseil de gestion du Fonds vert?

Mme Massé : On peut la prendre parce que c'est sur l'environnement.

M. Croteau (Martin) : Un sujet général.

Mme Massé : Non, mais c'est parce qu'on va a annoncé qu'on n'en prenait pas d'autre. En fait, vous soulevez une bonne question. On voit la préoccupation. Le Fonds vert, là, c'est ça le spectacle qu'a donné, la semaine dernière, le gouvernement Legault, c'est de nous faire accroire qu'il mettait de l'argent neuf, alors que c'est de l'argent du Fonds vert, et le Fonds vert a été créé justement pour lutter contre les changements climatiques.

Ce n'est pas une question de structure. Si M. Legault veut s'attaquer aux structures, il ne doit absolument pas empêcher l'atteinte des objectifs.

M. Croteau (Martin) : ...je vais reposer ma question. Mais vous comprenez ce qu'est le Conseil de gestion du Fonds vert, c'est un chien de garde qui a été mis en place par le gouvernement précédent pour s'assurer que l'argent du Fonds vert était bien dépensé, et là ce qu'on apprend, c'est que le gouvernement Legault songe à l'abolir. C'est une bonne idée de faire ça?

Mme Massé : C'est une très mauvaise idée d'abolir tout ce qui permet aux citoyens et citoyennes d'avoir une barrière entre les choix qui sont faits dans les ministères, au gouvernement, et l'argent qu'on se donne, qui a un seul objectif, c'est la reddition... la réduction, pardon, des gaz à effet de serre. C'est ce que je veux dire par l'atteinte des objectifs politiques.

M. Croteau (Martin) : ...Fonds vert, l'idée plus générale de réformer le Fonds vert pour en simplifier la gestion, qui a été annoncée par le gouvernement Legault, est-ce que c'est une bonne idée, ça?

Mme Massé : Si simplifier la gestion veut dire laisser passer encore des projets gaziers, le soutien à des projets d'infrastructures gazières, comme on l'a vu par le passé, c'est une très, très mauvaise idée.

La Modératrice : Y a-t-il une dernière question en français? Oui, allez-y.

Journaliste : Avez-vous discuté avec les autres groupes d'opposition pour accentuer la pression que vous voulez mettre éventuellement sur le gouvernement? Avez-vous l'appui des autres groupes d'opposition, qui voudraient peut-être embarquer avec vous?

Mme Massé : Écoutez, je pense que, si le Parti québécois et le Parti libéral, qui ont aussi eu leur passivité dans les actions nécessaires pour lutter contre l'urgence climatique, décident aujourd'hui qu'ils se joignent à nous, qu'ils joignent leurs voix à nous pour pousser le gouvernement à agir, bien, on va être heureux. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut absolument que ce gouvernement-là s'enligne d'ici le 1er octobre 2000, parce que sinon nous allons barrer leur volonté politique.

M. Nadeau-Dubois : Mais la porte est ouverte, bien sûr, si les autres formations politiques veulent mettre de la pression avec nous d'ici le 1er octobre 2020. Et s'ils veulent, au 1er octobre 2020, ralentir et déranger avec nous ce gouvernement-là, on va juste être contents. L'appel, on le lance aujourd'hui puis on a hâte de voir leur réponse.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais.

Journaliste : Good morning. If you could just start by summarizing, for us, in English, what you're proposing, what the ultimatum is today.

M. Nadeau-Dubois : Yes. So what we're saying today is that we were, you know, unbelievably surprised to see that the budget does not have anything in terms of fighting against climate change. That was the first big test for Mr. Legault, and he failed that test.

What we're saying today is that we cannot continue to do politics here, business as usual. We cannot govern like anything is going on. There is a major world crisis, a major planet crisis, and we have to do something. So what we're announcing today is launching an ultimatum to Mr. Legault and saying : You have until October 1st of 2020 to deliver a plan, a credible plan to fight climate change in order to reach the targets of reduction of greenhouse gas emissions decided by the scientific community. That plan has to be approved by an independent expert. And thirdly Mr. Legault has to close the door to any project of oil and gas in Québec.

If he does not answer to those three conditions, Québec solidaire will put in place a parliamentary blockade to significantly slow and disturb the political agenda of the Coalition avenir Québec. It will not be possible anymore to govern business as usual after this ultimatum.

Until then, until then, we assure the Government that we will collaborate with them, we will work with them and we will not manage our effort, we will work with them everyday to make sure they reach that target, to make sure they deliver that plan. And we hope they will do and we hope that we won't have to slow things down in the National Assembly after October 1st 2020. We really hope so, but, if this Government does not take his responsibility, our responsibility as an Opposition party is to put more pressure than ever, and that's exactly what we will do on October 1st 2020 if this Government does not answer our three very simple and minimal demands.

Journaliste : I can't help but think of your role in the student protests of 2012 and the mobilization that we saw at that time. Do you foresee that type of a mobilization being possible next year with tens of thousands of people taking to the streets?

M. Nadeau-Dubois : Well, one thing is clear, I have not seen and no one has seen the Québec youth as mobilized these days since 2012. We are seeing another spring of mobilization, and what Québec solidaire today is saying is that we will be the voice of that mobilization inside the National Assembly. We will give a year and a half to the Government to answer this call and, if he does not answer, we will have to take our responsibility and we will have to block his political agenda.

Des voix : Merci.

(Fin à 9 h 56)

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