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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement

Version finale

Tuesday, February 26, 2019, 15 h 22

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures vingt-trois minutes)

Mme Ghazal : Alors, bien, bonjour, tout le monde. Je suis ici pour annoncer que Québec solidaire, bien, on dépose un mandat d'initiative à la Commission des transports et de l'environnement pour trouver enfin une solution durable pour la crise du recyclage, qui dure depuis très, très, très longtemps, hein? Ce n'est pas un sujet nouveau. Ça fait très longtemps qu'on en parle. Et le ministre Charette a dit qu'il a l'intention de régler ce problème-là rapidement. Mais le problème, c'est qu'en ce moment il n'y a pas de données sur le sujet, des chiffres réels, des chiffres rigoureux, des chiffres sur l'état de la situation par rapport au recyclage.

Donc, il faut absolument qu'il accepte qu'on ait cette commission parlementaire pour entendre tous les acteurs qui sont concernés par la question de la consigne ou la question du recyclage du verre au Québec, et pas seulement le lobby de la collecte sélective, notamment, bien, Éco Entreprises Québec, qui, d'ailleurs, aujourd'hui, est arrivé à l'Assemblée nationale et il nous a donné un petit cadeau, du verre recyclé, pour dire : Bien, moi, j'ai trouvé la solution clés en main. On a trouvé les machines, les technologies miracles qui vont permettre de régler la solution.

Et d'ailleurs Mme Vermette, la présidente d'Éco Entreprises Québec, qui a parlé du projet pilote Verre innovation, après 18 mois d'étude, d'analyse, de recherche, malheureusement, ce qu'on nous dit aujourd'hui, même si c'est présenté d'une façon positive, ce qu'on est en train de dire réellement dans le rapport, c'est que, bien, ça sera partie remise. Il faut attendre encore cinq ans. Il faut encore demander beaucoup d'argent et d'investissements, 50 millions de dollars de l'argent public et de l'argent privé pour que cette technologie soit dans tous les centres, pour qu'elle puisse être utilisable et qu'elle soit efficace, parce qu'en ce moment elle ne l'est pas. Il y a beaucoup, beaucoup de défauts. En plus d'être coûteuse, bien, elle est difficile à utiliser, fragile et même pas adaptée au climat du Québec, et donc ne permet pas en plus de faire du verre avec du verre.

Et d'ailleurs le plus grand expert en la matière a annoncé… bien, aujourd'hui, il en a parlé, c'est Karel Ménard, qui était membre du comité de suivi du projet pilote Verre innovation, et il est sorti en disant que, bien, il y a des objectifs cachés d'Éco Entreprises Québec, qu'il ne peut pas appuyer ça, et donc il a donné sa démission. Et lui, entre autres, bien, il appuie la consigne du

D'ailleurs, je veux rappeler au ministre que 91 % des Québécois et Québécoises appuient l'instauration d'une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux. D'ailleurs, Québec solidaire, lors de la dernière législature, a déposé une pétition pour la consigne qui a recueilli 35 000 signatures. En janvier, il y a eu la CMM, qui regroupe 82 élus, et, en fait, donc, ça représente près de la moitié de la population du Québec... est aussi en train de réfléchir d'instaurer la consigne sur son territoire. La semaine passée, une quarantaine d'élus municipaux dans différentes régions au Québec, en Estrie, en Montérégie, en Mauricie, Côte-Nord, Bas-Saint-Laurent, eux aussi, ils ont appelé, ils ont interpelé le ministre pour qu'il instaure la consigne. Il y a aussi eu beaucoup d'initiatives citoyennes depuis le début de l'année sur le dépôt volontaire de bouteilles de verre.

Donc, l'idée, ce n'est pas uniquement une seule solution, c'est-à-dire qu'on parle beaucoup de la consigne parce que c'est ce qui marche, mais l'objectif, c'est de sortir le verre du bac de recyclage parce que tout le monde le reconnaît, tout le monde, il contamine les autres matières. Donc, en plus de ne pas être… on n'est pas capables de le recycler, il contamine les autres matières, et rend donc le travail très difficile.

Donc, ça va être important que le ministre écoute ça et qu'il nomme… qu'il accepte qu'il y ait cette commission parlementaire au lieu de seulement écouter les lobbyistes d'Éco Entreprises Québec, qui, rappelons-le, au Québec, seulement au Québec, leur chiffre d'affaires représente 100 milliards de dollars. Donc, oui, ils sont très, très puissants. Ils font beaucoup de lobbyisme. Mais ça va être important de faire la lumière sur la situation puis de régler cette crise qui dure depuis beaucoup trop longtemps.

Est-ce qu'il y a des questions?

Mme Lévesque (Catherine) : Oui. Bien, vous avez montré l'espèce de cadeau que même les journalistes ont reçu.

Mme Ghazal : Bien oui!

Mme Lévesque (Catherine) : Comment expliquer justement qu'ils font ce lobbying à ce moment-ci?

Mme Ghazal : Bien, c'est ça, en fait, Éco Entreprises Québec est enregistré aussi sur le registre des lobbys. Je pense qu'il y a à peu près une douzaine de personnes qui sont sur ce registre. Donc, ils font leur travail de lobby, et là en déposant leur rapport, parce que, si on lit le rapport de façon détaillée, il y a le communiqué qui présente que tout est beau, que tout va être réglé finalement, mais, en réalité, si on regarde, rien n'est encore réglé. Comme le disait aujourd'hui Karel Ménard, du front commun pour une gestion écologique des déchets, qui a été sur le comité de suivi, qui n'a pas fait grand suivi, lui, il a claqué la porte parce que, bien, il n'y avait pas de transparence. Il n'avait pas de réponse à ses questions. Et, quand il regarde ça, ce que ça dit, c'est que beaucoup de choses ont été pelletées dans la cour des municipalités. Notamment, on parle d'une campagne de sensibilisation qui va nécessiter beaucoup de millions de dollars, 50 millions de dollars pour que ce soit mis dans tous les centres de tri. Mais, en plus, ce qu'on lit, c'est qu'il y a eu 4 000 heures de formation pour... Dans les cinq centres de tri du projet pilote Verre innovation, il y avait 4 000 heures pour que les gens qui opèrent ces machines apprennent à le faire puis ils ne sont pas capables encore. Ce n'est pas facile à utiliser. C'est extrêmement difficile. Donc, tout est encore mis aux calendes grecques. On nous dit qu'on a la solution miracle, mais, en réalité, c'est de la poudre aux yeux.

Mme Lévesque (Catherine) : Mais pourquoi une commission parlementaire à ce moment-là? Qu'est-ce que ça changerait?

Mme Ghazal : Vous savez, Manon Massé, elle a beaucoup porté ce dossier-là dans le passé. Il y a eu la signature, dont je parlais tout à l'heure, de 35 000 personnes qui veulent qu'il y ait la consigne. On a beaucoup, beaucoup appelé la consigne. Il y a aussi d'autres initiatives de citoyens qui disent : O.K., bien, il y a aussi d'autres choses. En fait, ça serait, par exemple, d'avoir des dépôts volontaires. Et les citoyens, ils veulent ça. Ils sont prêts à se déplacer et à aller porter, par exemple, leurs bouteilles de vin à la SAQ ou dans les dépôts volontaires parce qu'ils n'ont plus confiance dans ce qu'ils mettent dans le bac de recyclage. Ils veulent qu'il y ait une vraie solution.

Donc, nous, ce qu'on dit, au lieu que ça soit juste un débat idéologique : Oui consigne, pas consigne... Parce qu'Éco Entreprises Québec se bat énormément contre la consigne. Il y a beaucoup d'experts... On entend toutes sortes de choses. Toutes sortes de chiffres circulent sur le taux de récupération, le taux de recyclage. Tout est un peu mêlé. En commission parlementaire, amenons tout le monde sur la table, Éco Entreprises Québec aussi, Karel Ménard, les municipalités. Tout le monde qui est intervenu dans le dossier, venez en commission parlementaire pour qu'on fasse la lumière. Même le ministre, d'ailleurs, il me dit... En fait, moi, je l'avais rencontré. Puis, même là, je l'ai interpellé en Chambre, je lui ai dit : Est-ce que vous avez posé des questions à RECYC-QUÉBEC? Êtes-vous capable d'avoir l'heure juste? Êtes-vous capable d'avoir des chiffres rigoureux? Et il a avoué... En fait, il a demandé, mais, en ce moment, il n'y a pas d'obligation pour le centre de tri de remettre ces chiffres-là à RECYC-QUÉBEC, ce qui fait qu'en ce moment, s'il y a une décision qui est prise, bien, elle va être prise à l'aveugle. Donc, la commission parlementaire va permettre d'entendre tout le monde et de faire la lumière.

Mme Lévesque (Catherine) : Mais pourquoi ne pas juste... Parce que, justement, vous avez parlé des consignes de bouteilles de vin de la SAQ, bon, qui est une initiative, là, qui prend de l'ampleur. Pourquoi ne pas déposer un projet de loi pour suggérer cette idée-là, quand même? Pourquoi ne pas trouver non plus...

Mme Ghazal : Bien, en fait, dans le passé, c'est ça, c'est ce qu'on amenait tout le temps. C'est ce qu'on amène encore aujourd'hui. Moi personnellement, je vais vous le dire, puis Québec solidaire, et comme beaucoup, beaucoup de monde, comme la CMM, qui est en train de réfléchir à la question, comme les municipalités de différentes régions qui ont interpellé le ministre, comme Karel Ménard qui, encore aujourd'hui, le répète, la consigne a fait ses preuves un peu partout. Donc, oui, je veux dire, jusqu'à preuve du contraire, c'est le système qui marche le mieux. Au Canada, il y a juste le Manitoba puis le Québec qui attendent encore l'autobus, si on veut, alors que les autres ont déjà pris le train, puis sont partis, et ils ont du verre de qualité.

Donc, oui, on pourrait le faire. Mais, comme il y a un seul lobby, extrêmement, extrêmement fort, qui milite contre ça, contre la consigne, bien, on se dit : Faisons la lumière. Arrêtons de lancer, par médias interposés, des chiffres à gauche et à droite. C'est indépendant, c'est transparent. On va entendre tout le monde une fois pour toutes. Ça n'a jamais été fait. Sinon, ça fait 10 ans qu'on parle, qu'on jase de cette question-là. On pourrait continuer à en parler longtemps. Ce serait l'étape avant de trouver une solution permanente.

Mme Lévesque (Catherine) : Êtes-vous déçue de la réponse du ministre aujourd'hui?

Mme Ghazal : Bien, en fait, je suis déçue quand il a répondu tout de suite : Non, pas une commission. Je lui ai reposé la question. On va avoir d'autres occasions de se parler. C'est quand même quelqu'un... Il dit souvent qu'il est pragmatique. Donc, j'espère qu'il va écouter le milieu, qu'il va écouter tout le monde, qu'il va nous écouter pour mettre en place cette commission.

Mme Lévesque (Catherine) : Vous ne l'avez pas pris comme un non systématique?

Mme Ghazal : Non, non, non! On va se revoir. On va se rasseoir encore ensemble, probablement. Je suis sûre qu'il a cette ouverture. Moi, j'ai confiance qu'il a cette ouverture-là.

Une voix : Merci.

Mme Ghazal : Merci.

(Fin à 15 h 32)

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