(Neuf heures trente minutes)
Mme Rizqy : Bonjour. Contente
de vous retrouver pour ce début de session. Permettez-moi d'abord d'adresser
mes premiers mots aux enseignantes et enseignants. C'est leur semaine à eux.
Alors, on veut les remercier pour leur travail qu'ils font avec beaucoup, beaucoup
de détermination pour aider nos jeunes, mais surtout pour former la relève de
demain.
Aujourd'hui, vous êtes ici parce qu'on parle
encore une fois des maternelles quatre ans. C'était la promesse-phare du gouvernement
caquiste. M. Legault avait promis de démissionner si jamais il n'était pas
capable de réaliser cette promesse. Aujourd'hui, on ne demande à personne de
démissionner. On demande juste au gouvernement de la CAQ et à M. Roberge
de faire preuve de réalisme et d'écouter leur réseau.
Premièrement, je suis 100 % d'accord
avec M. Roberge lorsqu'il dit qu'on doit mettre tous les efforts pour
dépister de façon précoce des troubles d'apprentissage ou de comportement chez
nos enfants. C'est sur le moyen qu'il y a un problème. En ce moment, il
n'écoute pas son réseau. Je comprends que c'est un professeur idéaliste, mais
moi, j'aimerais ça qu'il soit connecté avec son réseau. Le réseau lui tend la
main. Est-ce qu'il est capable de prendre cette main-là pour travailler avec
eux pour justement réaliser cette promesse qui est en quoi? C'est-à-dire,
dépister rapidement des troubles de comportement.
Aujourd'hui, on apprend dans La Presse,
par M. Chouinard, qu'il y a une lettre qui dit que ça se peut qu'on va devoir
revoir les priorités des commissions scolaires. Lorsque les directions d'école
et les commissions scolaires prévoient des besoins, ils se consultent entre
eux. Ils dressent une liste de priorités pour répondre à leurs besoins. Ils
sont bien placés pour comprendre leurs besoins. Moi, j'aimerais bien voir cette
lettre-là parce que j'aimerais savoir où est-ce qu'on va couper, quelles
classes qu'on va pénaliser, quels élèves on va pénaliser. Est-ce que le
ministre Roberge peut faire preuve de transparence en déposant cette lettre parce
qu'aujourd'hui moi, j'aimerais vraiment savoir... Si on veut ajouter une classe
de maternelle quatre ans, est-ce que ça veut dire qu'on va devoir couper une
classe de troisième année?
Il y a trois défis que M. Roberge va
devoir répondre.
Commençons. Le financement. Je m'en vais
tantôt en commission publique puis je peux vous dire que j'ai lu les différents
rapports qui ont déjà été déposés. Il y a un constat qui se dégage. La vaste
majorité soulève des inquiétudes. Il va peut-être manquer jusqu'à
1 milliard de dollars, c'est-à-dire 900 millions, dans le réseau avec
la loi qui va uniformiser le taux de taxation. Donc, j'aimerais savoir comment
qu'on va faire pour financer les maternelles quatre ans. Ça prendrait environ
5 000 classes pour réaliser cette promesse, mais on va avoir presque
900 millions de dollars, à terme, de moins.
Deuxième affaire, pénurie de la
main-d'oeuvre. On sait, c'est difficile de retenir nos jeunes enseignantes et
enseignants. En ce moment, dans les inscriptions universitaires, c'est
30 % de moins d'inscriptions pour le réseau du secondaire. Comment qu'il
va valoriser... Est-ce que le ministre Roberge a un plan pour justement aller
recruter plus d'enseignants déjà dans le réseau scolaire?
Troisième affaire, il n'y a pas de place.
C'est simple, il n'y a pas de place. On a appris qu'il y a eu petit sondage en
catimini qui a été fait en novembre dernier. Moi, je me demande : Est-ce
qu'on peut avoir le résultat? Bien, ça tombe bien, je suis un petit peu connectée
dans mon réseau, moi, contrairement à lui, je consulte. Mon réseau me dit que
la réponse est assez simple, ça tourne autour de zéro, il n'y a pas de place pour
les maternelles quatre ans. Surtout à Montréal, on n'a plus de place.
Donc, les maternelles quatre ans, on n'a
pas de place, on n'a pas le financement puis on n'a pas les enseignants. Est-ce
qu'on peut faire face à la réalité puis commencer à travailler tous ensemble
pour réaliser le véritable enjeu d'aujourd'hui, c'est-à-dire dépister
rapidement les troubles de comportement, les troubles d'apprentissage, mais
aussi apporter des solutions? Parce qu'une fois qu'on a dépisté ça prend aussi
des intervenants pour répondre à leurs besoins.
Alors, là-dessus, je suis prête à répondre
à vos questions.
M. Chouinard (Tommy) : D'abord,
Mme Rizqy, sur la lettre, la lettre dit essentiellement aux commissions
scolaires de prévoir des classes de maternelle quatre ans dans leur ajout
d'espaces dans le cadre de projets déjà en chantier ou à l'étape des plans et
devis. Si certains jugent que ce n'est pas très réaliste de le faire, il reste qu'à
la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys c'est comme ça qu'elle se dit — c'est
grâce à cette commission-là — qu'elle va être capable d'avoir deux
classes de maternelle quatre ans, en réaménageant, donc, une école qui est
actuellement en construction à ville LaSalle. Que le ministre prenne ce
moyen-là pour essayer d'en créer, est-ce que ce n'est pas, à tout le moins, une
bonne avenue?
Mme Rizqy : Bien, M.
Chouinard, vous, vous avez eu l'avantage de lire la lettre, moi, non, alors je
dois me fier à ce que vous, vous dites parce qu'évidemment moi, je n'ai pas eu l'occasion
de la lire. Mais l'extrait qui est dans votre article mentionne qu'il faut
l'ajouter, la classe, ça ne mentionne pas qu'il y a un besoin. Est-ce que la
maternelle quatre ans est réellement un besoin? Est-ce que c'est souhaité par
le réseau? Parce que, quand je consulte autant les experts, les enseignants
ainsi que les commissions scolaires, ce n'est pas nécessairement souhaitable
d'avoir des maternelles quatre ans mur à mur au Québec parce que, réellement,
quand on veut dépister, c'est à partir de 18 mois jusqu'à trois ans. Alors,
entre 18 mois puis trois ans, qu'est-ce qu'on fait, M. Chouinard? Moi, je me
pose la question.
Puis, pour aussi faire suite au petit
passage qui est dans votre article de ce matin, moi, ça me dit aussi la chose
suivante. Si les besoins de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys... Parce
que moi, je me suis assise avec eux pas plus tard encore que la semaine
dernière. Ils sont dans mon comté. Les besoins sont criants. Il y a 50
nouvelles inscriptions à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys à chaque
semaine, et ce n'est pas nécessairement pour les maternelles quatre ans, c'est
pour la deuxième année, troisième année. Mais j'ajouterais surtout que cette
commission reçoit beaucoup de nouveaux arrivants. Il y a des besoins de
francisation. Alors, comment ils vont faire pour répondre aux besoins de
francisation quand on a besoin apparemment de classes de maternelle quatre ans?
M. Chouinard (Tommy) : Il
reste que le problème, le manque d'espace puis la pénurie d'enseignants, ce
n'est pas arrivé hier. Quand même, on en parle depuis déjà un bon moment. Il se
trouve que ces moments-là, c'étaient des années où le gouvernement libéral
était au pouvoir. Bon, vous avez dit qu'il devrait peut-être y avoir des
excuses du Parti libéral, mais que répondez-vous au gouvernement actuel qui va
dire : Bien, pourquoi les libéraux n'en ont pas davantage mis pour régler
ces problèmes-là qui existaient déjà dans le passé?
Mme Rizqy : Bien, on allait en
élection. Si on retourne il y a quelques mois, pendant que la CAQ promettait
d'ajouter 400 millions, nous, on promettait d'injecter 800 millions.
Donc, c'était déjà le double. Mais j'ajouterais aussi que, pendant quatre ans,
moi, j'étais professeure, mais M. Roberge, lui, était député. Pendant quatre
ans, j'ose espérer qu'il a réfléchi à un plan parce qu'aujourd'hui on est rendus
en 2019, ça fait cinq ans qu'il siège, puis il n'a pas toujours pas de plan.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
le gouvernement libéral a une part de responsabilité dans les problèmes qui
sont aujourd'hui criants.
Mme Rizqy : Aujourd'hui, c'est
sûr que nous, si on avait été reconduits au pouvoir, on aurait réellement
réinjecté... on serait allés de l'avant avec le 800 millions. Puis, oui,
contrairement à eux, nous, on n'aurait pas coupé dans la pénurie de la
main-d'oeuvre, parce qu'eux autres ils n'ajoutent absolument rien. La promesse
de la CAQ, c'est de recevoir encore moins de gens.
M. Chouinard (Tommy) : Là, je
vous parle du passé.
Mme Rizqy : Oui, vous me
parlez du passé, puis moi, je vous parle du présent puis du futur.
M. Chouinard (Tommy) : Donc,
concrètement, vous dites : Il faut passer l'éponge sur ce que le gouvernement
libéral n'a pas fait ou a manqué...
Mme Rizqy : Non, je ne dis pas
qu'il faut passer l'éponge. Je dis que nous, on comprenait la situation. C'est
pour ça que, de notre côté, notre plan de match, c'était le suivant. On
n'allait pas juste ajouter 400 millions, on allait ajouter 800 millions,
le double de qu'est-ce que la CAQ promettait. Pas juste ça. En aucun temps on
n'avait l'intention de venir retirer jusqu'à 900 millions avec l'uniformisation
de la taxe scolaire. Donc, je comprends votre question, mais, oui, on allait
pallier à ces manques parce qu'on réalise qu'effectivement il y a un problème
de pénurie de main-d'oeuvre. On le sait. On n'est pas aveugles. Mais, contrairement
à la CAQ, nous, on collabore avec notre réseau.
Et nous, en plus, on a aussi appris de nos
erreurs, c'est-à-dire de ne pas jouer dans les structures. Ça, ça veut dire que
nous, on n'allait pas aller de l'avant en abolissant les commissions scolaires.
C'est mal comprendre le réseau que de croire une seule seconde qu'on peut
mettre des grandes réformes, c'est-à-dire maternelles quatre ans, tout en
pensant qu'on peut abolir les commissions scolaires en même temps. On a besoin
des partenaires. Puis, pour eux, là, c'est sûr que ça n'appelle pas à la collaboration
quand vous avez une épée de Damoclès et vous ne savez pas quand est-ce que
votre emploi va prendre fin.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que la rigueur budgétaire a causé le sous-financement du réseau de
l'éducation? C'est ça qu'on demande.
Mme Rizqy : Ah! bien, je
l'avais compris.
M. Bellerose (Patrick) : Je
vous repose la question.
Mme Rizqy : Il y a plusieurs
facteurs, en fait. En ce moment, c'est sûr que, si on regarde au niveau du
financement, nos écoles nous le disent, elles ont manqué de financement. Elles
ont raison, elles en ont manqué. Quand il n'y a pas d'argent, on ne peut pas en
créer. On pouvait faire des choix, continuer à faire des déficits, faire des
déficits, ça, c'était un choix qui était possible, ou on pouvait aussi
rééquilibrer les finances. C'est le choix qui a été fait. Maintenant, il y a
quand même 4 milliards...
M. Bellerose (Patrick) :
...la bonne décision sous M. Couillard parce que la semaine dernière vous
proposiez de s'excuser. On essaie de réconcilier les deux.
Mme Rizqy : Vous essayez de
quoi?
M. Bellerose (Patrick) : On
essaie de réconcilier les deux, dans le fond.
Mme Rizqy : Bien, moi, vous
savez, je me suis exprimée jeudi dernier, je ne regrette en aucun temps... et
j'assume mes propos. Maintenant, la décision a été prise. Est-ce qu'aujourd'hui
les finances sont positives? La réponse, c'est oui. Est-ce qu'on pouvait se
questionner sur le comment? La réponse est encore oui. Maintenant, est-ce qu'il
y a 4 milliards dans les coffres? Oui. Est-ce que le gouvernement de la
CAQ peut injecter immédiatement ce 4 milliards en éducation? Moi, je suis
un peu gourmande, je dois l'avouer. Je prendrais le 4 milliards puis, oui,
je le mettrais en éducation.
M. Cormier (François) : Mme
Rizqy, vous dites que ça n'appelle pas à la collaboration quand vous avez une
épée de Damoclès au-dessus de la tête. Est-ce que vous soupçonnez que les
commissions scolaires collaborent moins parce qu'elles ont une épée de Damoclès
au-dessus de la tête?
Mme Rizqy : Je ne soupçonne
pas. C'est que je me rends compte que, quand moi, je parle avec eux, ils
répondent au téléphone. Mais je me rends compte aussi que, quand elles tentent
de rejoindre le ministre Roberge, ça sonne longtemps. Est-ce que le ministre
Roberge est capable de s'asseoir avec eux? Je ne comprends toujours pas...
C'est une autre affaire. Le ministre des Finances, Carlos Leitão, avait eu pour
bonne pratique de convoquer les commissions scolaires en consultations
prébudgétaires. Bien là, ils ont reçu les commissions. Elles ont voulu être
consultées parce qu'ils ont un impact, là... avec le projet de loi n° 3,
il y a un impact assez majeur en financement des commissions scolaires.
Pourquoi que, cette année, le ministre des Finances n'a pas le temps de les
rencontrer? C'est la lettre qu'ils ont reçue : On n'a pas le temps de vous
rencontrer.
M. Cormier (François) : ...en
consultations aujourd'hui sur le projet de loi n° 3, là. Je veux dire, la
présidente de la commission scolaire de Montréal est là aujourd'hui.
Mme Rizqy : M. Cormier, il y a
deux enjeux. Il y en a un où est-ce que c'est... Le p.l. n° 3, là, ça vise
véritablement un enjeu spécifique, c'est l'uniformisation, alors que l'autre,
c'est les besoins aussi. Ce n'est pas juste la taxe scolaire, c'est aussi tous
les besoins. Ça va bien au-delà que juste du transport scolaire.
M. Cormier (François) : Mais
je ne comprends pas qu'est-ce que vous souhaitez, par contre. Je comprends que
vous dénoncez, là. Je comprends que vous dites que ça n'a pas de bon sens. Je
comprends que vous appelez à la main tendue puis à la collaboration. Je ne
comprends pas ce que vous souhaitez.
Mme Rizqy : Un plan de match.
Moi, j'aimerais que le ministre, là, nous dépose un plan de match et fasse
preuve de transparence. Je veux qu'il arrête, là, de faire juste des petites
consultations en catimini puis qu'il nous dépose des réponses ainsi que les
résultats. Il a sondé les commissions scolaires. Elles sont où, les réponses,
quand il demande aux commissions scolaires : Vous avez combien de places
pour les maternelles quatre ans? Les commissions scolaires, moi, je sais
qu'elles ont obtempéré à sa demande puis qu'elles ont répondu. J'aimerais ça
avoir la réponse des commissions scolaires. Je pense que les Québécois aussi
aimeraient avoir la réponse.
M. Cormier (François) : Est-ce
que les maternelles quatre ans ne peuvent pas être mises en priorité dans les
régions où il y a de la place? Parce qu'il y en a. Vous nous parlez beaucoup de
Montréal, vous êtes une députée de Montréal, mais je pense qu'il y en a ailleurs,
de la place.
Mme Rizqy : Oui. Vous savez
que mon cœur est aussi à Sherbrooke, là, quand même. Donc, vous savez, vous
venez de le dire, c'est quoi, le problème, faire des maternelles quatre ans.
Est-ce qu'on veut avoir des maternelles quatre ans à tout prix, qui vont être
vides, peut-être? Si jamais c'est juste pour en avoir une, mettez-nous une
maternelle quatre ans, on va pouvoir cocher la case : On a créé une classe
de maternelle quatre ans.
On veut répondre à des besoins
spécifiques. Moi, je crois qu'il faut répondre à des besoins spécifiques,
c'est-à-dire : Est-ce qu'on a des jeunes qu'on peut identifier le plus
rapidement possible, le plus tôt possible, à partir de 18 mois? Est-ce qu'il y a
un trouble de comportement, un trouble d'apprentissage? C'est ça, la priorité
des parents aussi. Les experts aussi le disent, il ne faut pas attendre à
quatre ans, il faut commencer à 18 mois. Puis ce n'est pas juste identifier,
c'est d'avoir le service. Est-ce qu'on a besoin d'un orthophoniste? Parfait. Est-ce
que l'orthophoniste est là lorsque c'est requis? C'est ça, les véritables
besoins. Construire à tout prix une maternelle quatre ans, je n'y crois pas.
Puis j'ajouterais une autre chose. Si on
retourne en arrière, d'où vient le concept des prématernelles quatre ans? Bien,
c'était pour les gens qui, entre zéro à trois ans, n'ont pas eu accès à une
garderie ou un CPE. Moi-même, j'en ai bénéficié. J'ai grandi dans l'est de Montréal,
puis, dans Hochelaga, il y en avait, des maternelles quatre ans. Pourquoi?
C'est un milieu plus défavorisé. Puis on se rendait compte aussi que souvent
les enfants issus de l'immigration, lorsque les parents ne connaissent pas
nécessairement bien le français, ça aide énormément, la maternelle quatre ans.
Il faut garder ça en tête. La maternelle quatre ans, on vise d'abord et avant
tout des jeunes qui, entre zéro à trois ans, n'ont pas eu accès à un CPE ou une
garderie de qualité. On veut, à ce moment-là, essayer de les mettre à niveau
avec les autres qui l'ont reçu.
M. Chouinard (Tommy) : Vous
parliez du plan de match. Il reste qu'il y a une décision qui a été prise,
assez ferme, du ministre Roberge, donc, d'obliger la commission scolaire Lester-B.-Pearson
de céder une école à Marguerite-Bourgeoys. Bon, là, il a pris un moyen pour
tenter de régler le problème de locaux. L'appuyez-vous là-dedans?
Mme Rizqy : Je comprends
qu'est-ce qu'il a fait. Puis j'ai parlé avec la commission scolaire
Marguerite-Bourgeoys sur cette décision-là parce que la commission scolaire
Marguerite-Bourgeoys a besoin absolument, maintenant, là, de classes parce
qu'on a environ une quarantaine d'élèves qui sont à la maison, à être
scolarisés à partir de la maison, ce qui n'est pas du tout souhaitable. Mais on
apprend aussi la chose suivante. Même si, demain matin, on prenait toutes les
écoles anglophones puis qu'on les transférait d'un coup, il manquerait environ
2 000 autres classes. Ce n'est pas rien, là. Pardon, 2 000
autres places et non pas classes.
Ce que moi, encore une fois... c'est le
comment, comment ça a été fait, en catimini. Grosso modo, si je résume, la Loi
sur l'instruction publique, on doit consulter avant de fermer une école. Une
consultation, c'est 18 mois. Le ministre n'aime pas trop ça, 18 mois,
c'est trop long. Moi, j'ajouterais là-dessus : J'espère qu'une fois n'est
pas coutume parce que les besoins, dans le réseau anglophone, sont aussi
présents. Elles aussi, leurs écoles ont besoin d'être mises à niveau. Mais
est-ce qu'on peut s'entendre sur le comment? Il y avait déjà des partenariats
entre des écoles anglophones et francophones. Moi, j'espère que le ministre va
s'asseoir avec les différents partenaires et qu'il va collaborer sur le comment
parce qu'on ne pourra pas tout simplement, à chaque fois, par décret, prendre
une école anglophone et la transférer à une école francophone.
M. Chouinard (Tommy) :
Mais ça se parlait déjà depuis un moment, puis là ça n'avance pas.
Mme Rizqy : Il y avait à
ce moment-là des partenariats. L'école que vous faites référence, la commission
scolaire Marguerite-Bourgeoys, louait déjà des locaux. Mais là on ne parle plus
de location. On parle de fermeture d'une école pour la transférer. Moi, à ce
moment-là, j'ai 400 jeunes anglophones, ils vont aller à quelle école? C'est
quoi, le plan de match pour ces 400 jeunes là? On les oublie? Ils
n'existent plus?
M. Chouinard (Tommy) :
Mais, si, d'aventure, il devait y avoir un autre cas semblable...
Mme Rizqy : Il va falloir
qu'il m'explique, qu'il aille expliquer à tous les parents, parce qu'évidemment
les parents auraient aimé ça être consultés et non pas l'apprendre dans les
journaux. Moi, je pense que le ministre Roberge…
M. Chouinard (Tommy) : …
Mme Rizqy : Bien, moi, je
pense que le ministre Roberge, s'il continue comme ça, à ne pas consulter ni le
réseau ni les parents, bien, il se magasine vraiment une tempête.
M. Bellerose (Patrick) :
Sur la baisse de taxe scolaire, l'idée semble plaire quand même aux Québécois,
là, qui voient une baisse de leur compte de taxe.
Mme Rizqy : Puis je les
comprends!
M. Bellerose (Patrick) :
Comment allez-vous faire pour les convaincre que c'est une mauvaise idée, en
fait, puis qu'on va trop loin?
Mme Rizqy : Mon rôle à
moi, ce n'est pas de convaincre, c'est d'expliquer. La chose est la suivante. La
taxe scolaire, le gouvernement précédent, nous, on a cru bon de l'uniformiser
par région. Pourquoi? Parce que, la loi le dit, dans la Loi sur l'instruction
publique, que chaque région ont leurs propres besoins. Et c'est pour ça qu'on
peut avoir des taux qui vont aussi différer, pour répondre à certains besoins,
parce qu'évidemment Montréal a des besoins, mais, si vous êtes en Abitibi, vous
avez d'autres besoins, même chose en Laurentides, même chose en Québec-Centre.
Maintenant, le nouveau taux, ça fait que
tout le monde a les mêmes besoins tout à coup puis tout le monde a les mêmes
ressources à peu près. Moi, où est-ce que j'ai de la misère en matière fiscale...
Les politiques fiscales, habituellement, servent à vraiment régler des
inégalités aussi. En ce moment, le projet de loi n° 3 que nous, on s'en va
écouter en commission, bien, moi, il ne me règle pas des inégalités, en fait il
me crée des inégalités. C'est-à-dire, votre baisse d'impôt, je ne connais pas
du tout votre salaire, mais je doute qu'elle soit aussi importante que, par
exemple, un Desmarais, un Péladeau. Alors, vous comprenez que, pour moi, ici,
il y a une inégalité sociale qui est causée par un projet de loi fiscal qui est
mal ficelé.
Mme Rizqy :
Hi! Good morning.
Mme Johnson (Maya) : I'm hiding in the corner. How would you characterize Mr. Roberge's
style so far?
Mme Rizqy :
Well, right now, he's not listening to anyone. He's like… He wakes up in the
morning, he looks to himself, he speaks to the mirror, and he answers to
himself, and goes back, he has an idea. I think, right now, he should listen to
the different school boards, listen to the parents, listen also to all the
experts that think that you don't have maybe, like, the plan that we need, you're
not listening to our needs. And, right now, I don't think Mr. Roberge
understands that we all agree that we should take care of all our kids, like,
in early, early stages, 18 months. But what's the plan? I'm asking him
just to be more transparent and also to listen to all his network.
Mme Johnson (Maya) : You were saying earlier that you want to know what the plan is for
the 400 anglophone students who are going to be affected by the transfer
or closure of Riverdale High School. Is that to suggest that you think the
minister is prioritizing the needs of francophone students over anglophone
ones?
Mme Rizqy : I
would say it's more like he has no plan whatsoever, like he never thought a
second about what's the impact for the 400 anglophone students, what's the
impact for the 800 parents who are going to have to travel a little bit
more further to drop their kids at school. What's the impact?
Mme Johnson (Maya) : As for the plan to harmonize the school tax across the board, we're
seeing this morning about the potential impact, multimillion dollar impact,
this could have on schools directly.
Mme Rizqy : $900 million
to be more precise.
Mme Johnson (Maya) : So, again, for you, this is another example of improvisation. How
do you see that?
Mme Rizqy :
It's again that he's not listening, that he says one thing in elections, he
does something else when he's actually in charge. And I don't understand
something. The last government, it was my colleague Sébastien Proulx who was the Minister of Education, who was in charge of the bill,
who was uniformizing the school tax within a region. And now, Mr. Roberge, I
cannot find him. He's not here to defend his own minister. How is he going to
make sure that the $900 million that was taken off by the new bill will be
replaced by the Conseil du trésor? He's not here to talk, and I'm not even sure he's going to be in
the commission talking to the Fédération des commissions scolaires du Québec. I'm not sure he's going to answer the parents. I'm not sure he's
going to actually care about the $900 million that is going to disappear
from his minister.
Mme Johnson (Maya) : And this will obviously affect the school boards and English school
boards that are already struggling. Do you think this is going to have a
disproportionate impact on English schools?
Mme Rizqy : No, I don't think. It's going to be like more… The $900 million
we're talking about, well, not only the $900 million is going to affect
the English school boards, but it's going to also affect the French school
boards. But what is going to be more impacting is the lack of communication. That
is the major issue that we are facing. We have a minister who is here to only
deliver a plan that was the idea of Mr. Legault because he said: I'm going to
step down if I cannot deliver that promise, «maternelle quatre ans». But, right
now, I need the minister to be a minister and to be here to answer all the
people, the Anglophones and the Francophones, because, make no mistake, the
$900 million is going to affect both Anglophones and Francophones,
basically, all the Quebeckers.
M. Cormier (François) :
Est-ce que je peux...
Mme Rizqy : Bien oui, M.
Cormier. Je ne peux pas vous dire non, et à vous autres.
M. Cormier (François) : Au Lac-Saint-Jean,
il y avait neuf écoles défavorisées. Il y en a maintenant deux, nous dit-on. La
région voit son nombre d'écoles favorisées diminuer, ce qui fait en sorte évidemment
qu'il y aura moins de budget qui sera donné à ces écoles-là. Pourtant, le
ministre Roberge s'était engagé à ne pas couper les budgets. Qu'est-ce que vous
pensez de ça?
Mme Rizqy : Il y a deux
affaires, en fait. Vous savez, lorsqu'on a revu récemment les cotes 1 à 10 pour
les milieux défavorisés, certains ont dit : Est-ce que les questions sont
bien posées pour bien évaluer les écoles favorisées et défavorisées? Et là on
prenait un critère qui, apparemment, ne pourrait pas être un bon critère, qui
fait partie de la formule, c'est-à-dire la scolarisation de la mère. Là-dedans,
la scolarisation de la mère, je vous donne un exemple concret, si vous avez une
mère immigrante qui habite, par exemple, au Lac-Saint-Jean... Ça se peut. Moi,
j'ai travaillé à La Baie, hein? Alors, si vous avez une mère immigrante qui,
elle, est scolarisée, mais qui n'a pas d'emploi, bien, elle n'est pas plus
avancée, mais elle va faire partie de ceux qui vont faire en sorte que l'école
va être considérée plus favorisée même si elle n'a pas d'emploi. Donc, ça,
c'est un critère qu'on devra regarder, c'est la façon qu'on catégorise nos
écoles.
La deuxième affaire. M. Roberge, pour
répondre à votre question, là, maintenant qu'on a des écoles qui ne recevront peut-être
plus le financement, est-ce qu'il peut immédiatement les rassurer — elles
ont besoin d'être rassurées — puis dire : Non, non, on sait qu'il
y a encore des élèves avec des besoins particuliers qui ont besoin de services,
on va maintenir votre financement en attendant que la formule, dont je vous
parlais principalement, soit peut-être revue et corrigée?
Une voix
: Merci.
Mme Rizqy : Bienvenue.
(Fin à 9 h 51)