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Point de presse de Mme Brigitte B. Garceau, porte-parole de l’opposition officielle pour la protection de la jeunesse

Version finale

Le jeudi 9 mai 2024, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-trois minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour, bienvenue à ce point de presse de l'opposition officielle. Mme Garceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de condition féminine, qui est accompagnée de Marianne Khalil, pharmacienne, instigatrice d'une pétition, l'impact de la violence conjugale sur les enfants, et qui appuie, là, le mouvement des familles victimes de violence conjugale. Mme Garceau, c'est à vous.

Mme Garceau : Merci beaucoup. Merci à tout le monde d'être ici. Merci beaucoup, Marianne, d'être à mes côtés pour une journée très importante. J'ai le plaisir d'être la marraine d'une pétition, j'ai aussi... sur l'impact de la violence conjugale sur nos enfants. Et j'ai ici l'instigatrice de cette pétition, Mme Marianne Khalil, qui est avec nous, du mouvement des familles de violence conjugale postséparation.

Et c'est une pétition dont je suis très fière de déposer. Ça va être présenté aujourd'hui à la Commission des relations avec les citoyens, parce qu'on veut créer un comité interdisciplinaire, indépendant de la Direction de la protection de la jeunesse, pour pouvoir élaborer des mesures d'évaluation, selon des experts en violence conjugale, pour venir épauler et venir aider nos intervenantes et nos intervenants en protection de la jeunesse qui ont la lourde tâche d'évaluer les circonstances de ces enfants, de ces familles qui sont dans un contexte de violence conjugale.

Et nous savons que, depuis la... la pandémie, il y a eu une augmentation fulgurante de violence conjugale ici, au Québec, qui a fait en sorte qu'il y a eu de nombreux signalements à la DPJ et, évidemment, les évaluations qui en découlent. Et qu'est-ce qui est regrettable, et il y a eu plusieurs reportages dans les derniers mois, c'est que les évaluations portées par la DPJ, dans ces contextes de violence conjugale, a fait en sorte que des mères ont perdu la garde de leurs enfants, et, au bout du compte, c'est les enfants qui subissent des conséquences néfastes de ces... de ces évaluations. Donc, nous demandons qu'il soit révisé par ce comité d'experts.

Et donc c'est un moment, une opportunité pour le gouvernement de se saisir de cette pétition-là pour venir vraiment aider, épauler la Direction de la protection de la jeunesse afin de mieux protéger nos enfants, afin d'assurer qu'il y a vraiment un filet de sécurité et pour éviter qu'on ait des mères qui sont en train de... d'avoir des accès supervisés de leurs enfants. C'est aberrant, ça cause un préjudice traumatique pour les enfants, il faut le changer. Et sur... Je vais laisser maintenant la parole à Mme Khalil, et je la remercie, sa détermination et son courage de persévérer et de faire en sorte qu'elles sont allées chercher 1 717 signataires sur cette pétition. Bravo, Mme Khalil, et félicitations!

Mme Khalil (Marianne) : Merci. Je vous remercie, Mme Garceau. J'aimerais commencer par vous dire que je pensais que j'étais seule. Je pensais que j'étais déboussolée, seule, et la peur me paralysait dans un contexte de violence conjugale et, plus tard, postséparation. Je me reprochais de ne pas avoir su comment m'en sortir et protéger la chair de mes chairs, mes enfants. Comment, après tant d'études, une pharmacienne n'arrive pas à s'aider elle-même lorsqu'elle a aidé des centaines de personnes à chaque jour? Comment la peur peut paralyser le plus fort des forts? C'est lorsque j'ai été entourée par près de 500 femmes que le Mouvement des familles victimes de violence conjugale postséparation est né de lui-même. Ces femmes, toutes aussi professionnelles que moi, autant de forces que des blessures, des femmes fortes, que j'ai compris qu'en 2024 aucune classe sociale, aucune profession et aucune culture n'est épargnée de cette violence conjugale et de la postséparation.

Vous serez surpris de savoir que, parmi nous, nous avons des femmes médecins, psychologues, ingénieures, entrepreneures, enseignantes, procureures de la couronne, avocates de famille et de jeunesse, des policières et même des femmes qui travaillent en politique, et ça, c'est parmi tant d'autres. En 2024, le prix que nous payons est cher. Ce sont nos enfants qui en sont le prix lorsque nous payons… lorsque nous ne gardons pas le silence sur la violence. Dès que nous et nos enfants dénonçons la violence, nous perdons souvent la garde de nos enfants. Notre instinct maternel, notre force de la nature devient un défaut pour la société. Le droit de parole et l'équité procédurale sont permis à notre agresseur, mais à nous, ni à nos enfants, on ne l'a pas. Notre... Après la séparation, la violence n'est plus sur notre corps, elle est invisible à vos yeux.

Nous sommes des femmes libres dans un pays libre, mais emprisonnées dans une cage transparente. Nos agresseurs maintiennent un contrôle coercitif sur nous par des types de violence qu'ils ont inventés juste pour nous. Des organismes mondiaux, tels que... en Angleterre, l'ont qualifié du sabotage du lien mère-enfant, le... Dans un sondage récent, des femmes ont dit que le comportement du parent violent envers ses enfants passe de 51,2 % avant la rupture à 56 % après la rupture. Elles ont aussi rapporté que des formes de violence conjugale criminelles qu'elles subissent reflètent toutes les infractions dans le Code criminel et qu'à leur désarroi 68 % de ces cas ont été classifiés comme un conflit sévère de séparation par la DPJ. C'est pour cela que nous avons besoin, et ce, sans tarder, d'un comité multidisciplinaire, indépendant de la DPJ, pour réviser les dossiers de compromission psychologique, 38.C, pour conflit sévère de séparation de nos enfants au sein de la DPJ.

Avec humilité, je vous soumets que j'ai pensé à la problématique à laquelle nous nous confrontons dans le système de protection de la jeunesse avec des lunettes de pharmacienne, les lunettes de la multidisciplinarité. Nous sommes choyés d'avoir des experts sans pairs au Québec et ailleurs au Canada, allant même jusqu'aux Nations Unies, pour nous aider avec leurs expertises, pour aider la DPJ avec l'analyse de ces dossiers tellement complexes et délicats. Nous avons approché ces experts tels que ceux de l'Institut PEVC, Dr Simon Lapierre, et Dre Isabelle Côté, et d'autres qui ont émis des rapports et des études percutantes qui se basent sur de la science et de la réalité de 2024. Saisissons la chance, Québec. Ces experts sont déjà prêts à former le comité multidisciplinaire indépendant de la DPJ, le CMIDPJ.

Les femmes du Québec le disent haut et fort que le problème est un problème d'analyse erronée, car la complexité des situations de violence conjugale, et de post-séparation, et de contrôle coercitif ont besoin de personnes expérimentées afin de démanteler avec délicatesse les liens de contrôle sur la femme et l'enfant, et ce, en minimisant les conséquences sur les victimes. Par cette pétition, je demande au gouvernement de légiférer et de créer un comité multidisciplinaire, indépendant de la DPJ, pour écouter les groupes d'experts de la violence conjugale et d'agir avant qu'un autre infanticide et un autre féminicide de plus se reproduisent. Je vous remercie.

La Modératrice : S'il y a des questions, on va s'en tenir au sujet du jour. Je vous souhaite une belle fin de journée. Merci beaucoup.

Des voix : Merci!

(Fin à 9 h 42)

Participants


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